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Julien Denormandie met le dispositif PhytoSignal en pause

Depuis quelques semaines, le dispositif PhytoSignal, expérimenté en Nouvelle-Aquitaine, est suspendu. Le ministre de l’Agriculture n’est pas favorable, sous cette forme, à ce réseau d’information piloté par le ministère de la Santé. Il a demandé un retour d’expérience à l’Agence régionale de santé.

Le ministre de l’Agriculture est favorable à des canaux d’information du public sur les épandages « mais pas sous la forme de suspicion, de délation ».
© Charles Baudart

La Direction générale de la santé (DGS, ministère de la Santé) pilote actuellement un groupe de travail visant à déployer PhytoSignal au niveau national. C’est ce qu’annonce Agra Presse qui a recueilli des informations du ministère de la Santé. Expérimenté depuis 2013 en Nouvelle-Aquitaine, PhytoSignal permet de recueillir « des signalements ou des plaintes liés aux épandages de pesticides » de la part des riverains par courriel ou par téléphone. Comme le rappelle la DGS, le CGAAER (ministère de l'Agriculture) avait cité cette initiative dans un rapport publié en mars 2019, en recommandant « de généraliser à tout le territoire le principe d’un guichet unique pour recueillir les déclarations de dérives de produits phytopharmaceutiques ». Le groupe de travail dédié a été créé à la suite de ce rapport, avec une première réunion fin janvier 2020. « Temporairement suspendus lors de la crise sanitaire Covid-19, les travaux ont été relancés à l’été 2021 », précise la DGS. Au sein de ce groupe de travail siègent également les ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture, aux côtés des ARS (agences régionales de santé), des Draaf et de l’Anses. Selon l'entourage de Julien Denormandie, les travaux auraient été suspendus il y a quelques semaines, en l'attente d'un retour d’expérience demandé à l’ARS de Nouvelle-Aquitaine. « Nous envisagerons la suite en fonction de ce retour, mais tout est en stand-by sur volonté du ministre », précisent les personnes interrogées.

 

Un ministre qui n'adhère « ni sur le fond, ni sur la forme »

Questionné le 18 janvier par le député LR Julien Dive sur cette « suspension » des travaux du groupe de travail visant à déployer au niveau national le dispositif PhytoSignal de signalement des épandages de pesticides, le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie a expliqué à la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale qu'il n'adhérait pas au dispositif « ni sur le fond, ni sur la forme ». Et de commenter : « Je ne suis pas de ceux qui pensent que ces dispositifs sont pertinents ». Cela ne veut pas dire qu’il est défavorable à l’utilisation de canaux pour avoir « l’appui du soutien public », a-t-il précisé, « mais pas sous la forme de suspicion, de délation ». Il rappelle que le motif de sa suspension des travaux était l'attente d'un retour d'expérience des dispositifs régionaux.

Julien Denormandie en a profité pour commenter le slogan récemment lancé par la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse « je basherai l'agribashing ». Le ministre, lui, voudrait qu’on arrête d’en parler. « Plus on parle d’agribashing, plus on rentre dans le jeu de ceux qui en jouent ».

 

 

Rappelons que le 11 janvier, sur la chaîne RMC, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, avait annoncé la mise en place de sites Internet fournissant des informations sur les épandages de pesticides, dans le cadre des nouveaux textes réglementaires sur les ZNT (zones de non-traitement).

Par ailleurs, face à la promesse du candidat écologiste Yannick Jadot de supprimer Déméter, Julien Denormandie a rappelé son attachement à cette cellule de gendarmerie dédiée à l'agriculture. « Je pense que c’est très bien, très important, » a-t-il déclaré devant les députés.

 

 

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