Guerre en Ukraine : Le Crédit Agricole suspend ses activités en Russie, comme d’autres entreprises
Le groupe a communiqué qu’il avait cessé tout nouveau financement à des entreprises russes et toute activité commerciale dans le pays depuis le début du conflit.
Le groupe a communiqué qu’il avait cessé tout nouveau financement à des entreprises russes et toute activité commerciale dans le pays depuis le début du conflit.
Le Crédit agricole vient d'annoncer la suspension dans les prochaines semaines de ses activités en Russie. Le groupe bancaire a pris contact avec les entreprises internationales clientes pour déterminer avec elles les modalités de suspension des services qui leur sont rendus localement par Crédit Agricole CIB, pour une mise en œuvre dans les prochaines semaines. La filiale de Crédit Agricole CIB présente en Russie comprend 170 collaborateurs russes, n’exerce pas d’activité de banque de détail et a réalisé l’an dernier un résultat après impôt de 3,7 millions d’euros.
Dans un communiqué publié par la banque, il est précisé que « La priorité du Groupe, depuis le début de la guerre, est la mise en sécurité et l’apport de soutiens matériels et financiers aux 2 400 collaborateurs de Crédit Agricole Ukraine : encore présents sur le territoire, ils restent mobilisés pour permettre la continuité des services essentiels aux clients ». Présent en Ukraine depuis 2006, le groupe Crédit Agricole compte aujourd’hui 148 agences au service de 426 000 clients, particuliers et entreprises. Il précise : « Depuis des années, le Groupe s’est ainsi attaché à contribuer au développement du pays, avec en priorité la modernisation de l’agriculture ».
Pour manifester son soutien de façon coordonnée, et permettre aux collaborateurs qui le souhaitent de participer, le Crédit Agricole a lancé un fonds de soutien aux Ukrainiens d’un montant de 10 millions d’euros. Il est dédié en tout premier lieu aux enfants ukrainiens, ainsi qu’aux collaborateurs de Crédit Agricole Ukraine et leurs familles.
Ces annonces interviennent après la violente déclaration du président ukrainien Volodymyr Zelensky contre les entreprises françaises encore actives en Russie, hier devant le Parlement français.
#Ukraine : "Les entreprises françaises doivent quitter le marché russe. #Renault, #LeroyMerlin, #Auchan et d'autres doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre russe. Ils doivent arrêter de financer des meurtres d’enfants et de femmes", appelle @ZelenskyyUa pic.twitter.com/b7x9lEmp03
— Public Sénat (@publicsenat) March 23, 2022
Rester ou partir
La banque BNP Paribas a elle aussi cessé ses activités en Russie. Côté agroalimentaire, de grandes firmes ont été obligées de faire de même sous la pression de leurs habitués qui appelaient au boycott de leurs marques ou enseignes hésitant à se retirer. McDonald’s a annoncé fermer temporairement ses 850 restaurants russes représentant 9 % de son chiffre d’affaires, le géant Coca-Cola a lui aussi annoncé qu’il cessait temporairement ses activités en Russie, tout comme Starbucks.
" Ne pas ajouter à la guerre une crise alimentaire "
Bonduelle présent dans les deux pays en conflit, a annoncé début mars que ses activités commerciales étaient interrompues en Ukraine afin de mettre ses collaborateurs et leurs familles à l’abri mais a décidé de poursuivre l’activité de ses trois usines de transformation de légumes en Russie afin « de ne pas ajouter à la guerre une crise alimentaire ». Danone vient de déclarer que le groupe poursuivrait sa production locale en Russie de produits laitiers et de nutrition infantile essentiels, mais suspend ses investissements. Le groupe suisse Nestlé a pour sa part choisi de rester présent en Russie mais a pris la décision de ne plus commercialiser des marques « non essentielles » comme Nesquik ou KitKat, là encore sous la pression publique. En tout, près de 300 entreprises, tous secteurs confondus, auraient décidé de cesser leurs activités en Russie.