Les paysages bocagers favorisent la diversité végétale dans les champs cultivés
Une étude menée par différentes équipes scientifiques montre l’incidence des paysages bocagers sur la diversité végétale dans les champs cultivés.
Une étude menée par différentes équipes scientifiques montre l’incidence des paysages bocagers sur la diversité végétale dans les champs cultivés.
Considérées comme une gêne pour les machines agricoles et une source potentielle de bioagresseurs (plantes adventices, insectes ravageurs…), les haies ont été largement détruites pour faire place à d’immenses champs de monoculture dans les années 1950. Aujourd'hui, ce système agricole est remis en cause du fait de ses impacts négatifs sur la biodiversité et la santé, mais également sur la diversité de la flore adventice. Des scientifiques d’INRAE, en partenariat avec des équipes de l’Université de Rennes 1, du CNRS et de l’Anses, ont évalué l’effet des paysages bocagers sur la flore adventice en observant leur dispersion dans les champs et en mesurant l’hétérogénéité environnementale.
« Les paysages bocagers favorisent la diversité en adventices, sans pour autant augmenter leur abondance dans les champs »
Les scientifiques ont échantillonné la flore adventice de 74 parcelles cultivées en agriculture conventionnelle et en agriculture biologique dans des paysages plus ou moins denses en haies.
Leurs recherches, publiées dans Journal of Applied Ecology, ont montré que les paysages bocagers contenant des réseaux denses et complexes favorisent la diversité en adventices sans augmenter leur abondance et ce indépendamment du mode de production, conventionnel ou biologique. Pour eux, ce constat s’explique vraisemblablement par l’augmentation de l’hétérogénéité environnementale dans les paysages bocagers.
La diversification de la flore adventice permet de limiter le développement des « mauvaises herbes » les plus compétitives. En outre, elle pourrait favoriser la biodiversité et les fonctions écologiques associées telles que la pollinisation, le contrôle biologique des bioagresseurs, ou la décomposition de la matière organique. Les scientifiques estiment que « ces résultats ouvrent des voies prometteuses pour une gestion durable des adventices qui préserve la biodiversité dans les champs ».