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Pesticides
Glyphosate – Une enquête parlementaire et des petites phrases explosives

Avant la présentation d'une enquête parlementaire, jeudi 16 mai, sur l'évaluation des substances dangereuses, les déclarations du rapporteur de l'étude, Pierre Medevielle, font grand bruit et sont diversement appréciées. 

© Stéphane Leitenberger (archives)

Les charcutiers vont être ravis. Voilà que le sénateur UDI de Haute-Garonne Pierre Medevielle remet de l’huile sur le feu d’un dossier déjà brûlant : le glyphosate. Dans le journal Sud-Ouest, l’homme politique affirme que la molécule « est moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge, qui ne sont pas interdites » et qu’il n’y a donc « aucune raison » de prendre part à « l’hystérie collective ».

Sur quoi s’appuient les affirmations de l’homme politique ? Sur une enquête dont les résultats  doivent être publiés ce jeudi par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, l’OPECST, qui remet en cause l’aspect cancérogène de l’herbicide. L’étude réalisée par une trentaine de sénateurs, et dont Pierre Medevielle est rapporteur,  a démarré en février 2018 et avait pour objectif de contrôler le système d’évaluation des substances dangereuses en France et en Europe.

Le glyphosate, classé comme « cancérigène probable » depuis 2015 par le CIRC ( Centre international de recherche sur le cancer), agence de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), ne pouvait pas être absent de ce travail.

Et voilà le débat relancé sur les réseaux sociaux. La communauté Twitter rassemble une fois encore les avis divergents et contradictoires. Quand un internaute pense qu’il s’agit là de « réponses scientifiques », un autre lui emboîte le pas en avançant que la « science académique » contredit le sénateur.

Interrogé sur France Inter, ce lundi 13 mai, Cédric Villani, mathématicien et député LREM, s’est étonné que le sénateur ait « brisé l’embargo » et commis cette « maladresse ». Le rapport qui doit être présenté est « un modèle de rigueur » qui « n’a aucunement l’intention de rouvrir le dossier du glyphosate ».  Pour lui, les conclusions de l’étude sont destinées à « renforcer la confiance, la transparence, des méthodes d’évaluation ». 

D’autres internautes reprochent au sénateur Medevielle d’utiliser, avec la charcuterie,  les mêmes arguments que Monsanto.

D’autres internautes reprochent au sénateur Medevielle d’utiliser, avec la charcuterie,  les mêmes arguments que Monsanto.

 

Les petites phrases choc ne feraient finalement pas avancer le débat.

La Fict, la Fédération française des industriels, charcutiers traiteurs, transformateurs de viande, a semble-t-il  préféré, pour l’heure, s’abstenir de tout commentaire sur son compte Twitter. Même « no comment » de la part d’Interbev, l’interprofession bétail et viande.

En attendant, le recherche d'alternatives au glyphosate se poursuit. En vigne, une molécule naturelle, la radulanine A, présente des propriétés intéressantes.

Le désherbage électrique est aussi expérimenté, comme récemment en Vendée, avec une vidéo réalisée par Agri 85.

La recherche, elle, avance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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