Glyphosate : la FRSEA Bretagne conteste la validité des tests de détection dans les urines effectués par les associations environnementales
Lors d’une conférence de presse le 16 février, la FRSEA Bretagne a contesté la validité des analyses réalisées par les associations environnementales pour détecter le taux de glyphosate présent dans les urines de personnes s’étant portées volontaires pour ce test. Elisa, la méthode utilisée, ne serait pas fiable puisque initialement conçue pour l’eau. D’où les différences de résultats observées avec le test par chromatographie.
Lors d’une conférence de presse le 16 février, la FRSEA Bretagne a contesté la validité des analyses réalisées par les associations environnementales pour détecter le taux de glyphosate présent dans les urines de personnes s’étant portées volontaires pour ce test. Elisa, la méthode utilisée, ne serait pas fiable puisque initialement conçue pour l’eau. D’où les différences de résultats observées avec le test par chromatographie.

La FRSEA de Bretagne a organisé le 16 février une conférence de presse sur le thème : «glyphosate : la face cachée des tests ». Le syndicat s'attaque aux tests Elisa, réalisés par un laboratoire allemand. Des associations environnementales l'utilisent pour repérer le glyphosate dans les urines de pisseurs volontaires. Le syndicat breton n'est pas le premier le premier à douter de la fiabilité des tests. La FDSEA du Calvados et le mensuel du Morbihan (groupe Télégramme de Brest) ont déjà remis en cause ces analyses.
Jean-René Menier, agriculteur dans le Morbihan et responsable de la commission phytosanitaire à la FRSEA, s'interroge. « Avec des collègues, nous avons fait un test Elisa à l'hôpital de Vannes en 2019. On nous a dit : "le seul vrai test, c'est la chromato" » . Le syndicaliste dénonce donc une manipulation des associations environnementales. « 48 heures après avoir utilisé du glyphosate, j'étais négatif » insiste-t-il.
Deux méthodes et deux types de résultats pour une même recherche
« Avec Elisa, la surévaluation de détection du glyphosate est flagrante. Une seule solution permet de se prononcer : le test par chromatographie » affirme Joël Guillemain. Ce pharmacien toxicologue s'appuie sur 52 études consacrées à ces tests de détection du glyphosate, par l’une ou l’autre méthode. Le test Elisa est initialement adapté à l'eau. Les analyses via chromatographie-spectrométrie sont, elles, adaptées à l'urine. « Tout résultat positif au glyphosate devrait être confirmé par une méthode alternative », insiste l'expert.
Lire aussi dans Terra « Glyphotest : à Plabennec, les agriculteurs ont voulu trier le vrai du faux » et « Glyphotest : entre réalité scientifique et impact sociétal »
Test Elisa : une supercherie
La FRSEA de Bretagne estime donc que le test Elisa est une "supercherie". « Bannir le glyphosate, ce serait la porte ouverte à plein d'autres produits sans doute plus toxiques », estime le syndicat.
Lire aussi « Glyphosate : un échec "collectif " pour Macron ».
Dans un entretien au média Brut le 4 décembre, Emmanuel Macron a reconnu ne pas avoir réussi à tenir sa promesse de sortir du glyphosate en trois ans. S’il reconnaît ne pas avoir « réussi » à l'accomplir, il plaide un échec « collectif » et assure qu’il n’a pas « changé d'avis » sur cet objectif.
L'autorisation actuelle du glyphosate dans l'Union européenne court jusqu'à fin 2022.
L’histoire n’est donc pas encore terminée et il est encore temps de lire les épisodes précédents.
« Pisseurs volontaires : le glyphosate non détectable chez trois agriculteurs du Calvados »
« Après le Calvados, de nouveaux agriculteurs « pisseurs volontaires » dans le Morbihan »
« [Tests controversés] Après l’urine, pas de glyphosate détectable dans le blé du Calvados »