CNIPT et GIPT : une dynamique commune malgré les tensions
GIPT et CNIPT ont organisé pour la première fois une conférence commune destinée à prouver la complémentarité du frais et du transformé.
GIPT et CNIPT ont organisé pour la première fois une conférence commune destinée à prouver la complémentarité du frais et du transformé.
C'est un petit pas « pour démystifier certaines idées reçues et faciliter les échanges », a souligné Patrick Trillon, président du CNIPT en ouvrant la conférence organisée conjointement par le CNIPT et le GIPT sur le thème “La pomme de terre dans tous ses états”. Un grand pas vers un rapprochement véritable entre les deux interprofessions ? « Les prémices d'une association ou d'un rapprochement » comme l'a évoqué également Sébastien Couderc, le repré-sentant du ministre, en clôturant cette matinée du 1er décembre dernier ? Pas sûr.
Une campagne tendue
Annoncée à l'occasion de l'assemblée générale 2015 du GIPT, l'initia-tive s'est concrétisée un an plus tard, non sans quelques difficultés.
Mais en organisant cette réunion commune, les deux interprofessions ont voulu démontrer très officiellement que les deux secteurs frais et transformés étaient bien complémentaires, avec à l'appui une étude Kantar Worldpanel et les réactions du sociologue Claude Fischler.
Pourtant sur le terrain les appétits s'aiguisent pour une récolte de faibles tonnages qui doit alimenter des marchés en pleine expansion. Une équation compliquée à résoudre pour les opérateurs du frais et de la transformation. Et ceci d'autant plus qu'ils sont soumis à une forte concurrence européenne ! Les industriels se sont sécurisés dans leurs approvisionnements en plants provoquant des hausses de cours et prospectent sur le marché du frais pour trouver les tonnages qui leur manquent. De quoi faire pâlir le négoce qui accuse à demi-mot les transformateurs de leur capter des parts de marché. Au nom des transformateurs, Christian Vanderheyden (McCain) rejettera en bloc de telles suppositions. « Notre développement ne se fait pas au détriment de l'activité du négoce, mais bien sur la base d'une croissance de nos activités. Nous avons développé des surfaces, contribué à améliorer la qualité des tubercules et concouru à développer de nouveaux marchés ».
La réunion CNIPT/GIPT s'est tenue sur fond de petite récolte et de concurrence européenne.
Au moment de la passation de pouvoir entre la production et le négoce à la présidence du CNIPT (lire p. 7), le président de Fedepom, Alain Marguin, successeur de Patrick Trillon, devra se battre pour défendre d'abord et avant tout les intérêts suprêmes de l'interprofession. Thierry Becqueriaux