Ce qu'il faut savoir sur la noctuelle de la tomate
En raison de son large spectre de plantes hôtes, ce papillon représente une menace importante pour les cultures de haricots, pois, tomates, poivrons, maïs doux, salades ou encore bettes à côtes.
En raison de son large spectre de plantes hôtes, ce papillon représente une menace importante pour les cultures de haricots, pois, tomates, poivrons, maïs doux, salades ou encore bettes à côtes.
![noctuelle heliothis tomate](https://medias.reussir.fr/fruits-legumes/styles/normal_size/azblob/2025-01/315797_document.jpg?itok=VJ15sl1Q)
![larve noctuelle heliothis tomate](https://medias.reussir.fr/fruits-legumes/styles/normal_size/azblob/2025-01/315800_document.jpg?itok=3nCL4hvg)
Originaire des régions tropicales, la noctuelle de la tomate, Helicoverpa armigera ou encore héliothis, est une espèce de lépidoptère polyphage associée aux climats chauds. En tant qu’espèce migratrice, elle peut parcourir de longues distances et surmonter des différences d’altitude comme celles des cols alpins. Avec le réchauffement climatique, elle remonte en été depuis l’Afrique du Nord jusqu’au nord de l’Europe, une progression facilitée par des vents venant du sud. Les femelles sont très fertiles, pouvant chacune pondre entre 1 000 et 3 000 œufs. Ceux-ci sont déposés isolément ou en petits groupes sur les feuilles des plantes hôtes.
Après l’éclosion, les larves passent par cinq à sept stades de développement. Au cours des deux premiers stades larvaires, elles se nourrissent des feuilles de la plante hôte. Dès le troisième stade larvaire, elles s’attaquent de préférence aux organes génératifs des plantes, par exemple les gousses ou les fruits. C’est durant les stades les plus avancés que les larves se montrent les plus voraces et causent les dégâts les plus importants. Au dernier stade larvaire, la chenille mesure environ 4 centimètres et quitte la plante pour descendre dans le sol où elle se nymphose.
Quels moyens de protection ?
Des mesures prophylactiques peuvent être prises pour contrôler le développement de la noctuelle de la tomate, comme labourer le sol afin d’enfouir les chrysalides en profondeur, désherber sur et autour de la parcelle pour éliminer les adventices qui peuvent héberger le ravageur, éliminer les débris végétaux qui peuvent contenir des formes hivernales de l’insecte ou encore pratiquer les rotations de culture. Pour les cultures sous abris comme la tomate, il est aussi préconisé d’installer des toiles insect-proof aux ouvertures des abris et installer des pièges à phéromones à l’extérieur de l’abri pour le suivi des vols. En plein champ, la noctuelle de la tomate dispose de quelques ennemis naturels comme les chauves-souris ou les oiseaux insectivores, de la mésange à la sittelle.
Des haies ou les arbustes à baies en bordure de parcelle sont un bon moyen de retenir cette faune bénéfique. L’utilisation de la protection biologique intégrée est également un levier d’action, avec les micro-organismes auxiliaires Bacillus thuringiensis sous espèce azawai et Bacillus thuringiensis sous espèce kurstaki. Enfin, la lutte chimique est souvent nécessaire en dernier recours, avec les insecticides de la famille des spynosynes, diacylhydrazines, avermectines ou encore anthranilamides. Cette dernière solution est à raisonner, en particulier avec l’utilisation conjointe de PBI.
L’adulte de la noctuelle de la tomate est un papillon beige à brun clair. Les caractères spécifiques d’identification sont les points sombres et la large bande grisâtre à l’extrémité distale des ailes antérieures.
Le métabolisme des larves est adapté à un environnement chaud et ne leur permet probablement pas de survivre aux basses températures hivernales du nord des Alpes. Cependant, certains individus pourraient hiverner dans les serres de culture.
À 20 °C, le développement larvaire de la noctuelle de la tomate dure environ deux mois.