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Export : les facteurs explicatifs de la perte de compétitivité

FranceAgriMer a publié une note dans laquelle sont décortiquées les raisons de la perte de compétitivité de la France depuis une dizaine d'années. De multiples facteurs rentrent en jeu : coût du travail, de la fiscalité, des normes environnementales, décalage entre l'offre et la demande...

© Pixabay

Devant la dégradation du solde commercial agricole depuis 10 ans (11,9 milliards d’euros en 2011, 7,7 milliards en 2019 et 6,1 milliards en 2020), le ministre de l’Agriculture a chargé en 2019 FranceAgriMer d’en identifier les principales causes.

L’établissement national a ainsi présenté une synthèse bibliographique et une consultation par filière des organisations professionnelles qui mentionnent notamment une croissance en France plus rapide des importations que celle des exportations. Ce constat montre que les sociétés françaises perdent non seulement leur rayonnement à l’international, mais également sur le territoire national.

Si l’évolution est positive avec des régions comme l’Amérique du Nord, le Proche-Orient, le Moyen-Orient, l’Asie et l’Océanie, elle se dégrade avec les pays du continent européen et l’Amérique du Sud.

Les vins et spiritueux restent l’un des secteurs moteur, passant de 8,2 milliards d’euros d’exportations en 2004 à 15,2 milliards en 2019, au contraire des produits transformés qui, globalement, voient leur situation se dégrader pour afficher un solde négatif depuis le milieu des années 2000 et continuent de décroître aujourd’hui.

Perte de rayonnement international

FranceAgriMer met en évidence que le déficit de compétitivité des entreprises françaises explique à lui seul sur la période 2000-2015 71 % de la dégradation du solde commercial et 85 % de la perte de parts de marché au sein de l’UE.

Cet amoindrissement de compétitivité, plus prononcé que celle de ses concurrents européens, est liée à la nature même des exportations françaises, en majeure partie destinées aux économies dites matures comme les Etats-Unis, le Japon, l’Europe occidentale, etc.

Elles portent sur de l’alimentation haut de gamme et des produits transformés à base de viande, peu adaptés à la demande des partenaires européens. La part de la France dans le commerce mondial est marginale sur des marchés comme l’Afrique, la Chine, l’Asie du Sud-Est, et sur des secteurs plus dynamiques comme les viandes de bœuf et de porc.

Le coût du travail n'explique pas tout

La France manque de compétitivité au niveau du prix à cause notamment du coût des consommations intermédiaires telles que les fertilisants et les produits phytosanitaires.

Le coût du travail y joue aussi son rôle, ayant augmenté de 58 % entre 2000 et 2017 en France (contre 34 % en Allemagne), « mais il doit être nuancé car il ne peut expliquer à lui seul les écarts de compétitivité entre pays », tempère FranceAgriMer. Les données pour analyser le coût du travail ne sont néanmoins que partielles à cause du manque d’informations sur les travailleurs détachés.

L'exigence environnementale pèse sur les trésoreries

La fiscalité sur la production agroalimentaire (5,5 % sur 2008-2016) peut freiner la capacité d’investissement des entreprises et le degré d’exigence des politiques environnementales, supérieur en France à la moyenne des pays de l’OCDE en 2012.

Les investissements non productifs, comme la mise aux normes, pourraient peser sur la compétitivité des entreprises françaises, sauf s’ils permettent de gagner en compétitivité hors-prix, elle-même difficile à quantifier.

« La différenciation par la qualité est un levier de compétitivité hors-prix sur lequel la France mise fortement et qui se développe », écrit FranceAgriMer. « Il ne faut pas opposer facteurs prix et hors-prix, mais les traiter simultanément dans une approche globale du rapport qualité-prix. Celui-ci est déterminant sur les marchés internationaux ».

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