Elections aux Chambres d’agriculture : la Confédération paysanne pense « créer la surprise » et récupérer 10 départements
Le syndicat agricole se montre optimiste quant à sa capacité à gagner du terrain lors des élections professionnelles agricoles 2025 et se montre dur contre le bilan de la FNSEA alliée aux Jeunes agriculteurs et le positionnement de la Coordination rurale.
Le syndicat agricole se montre optimiste quant à sa capacité à gagner du terrain lors des élections professionnelles agricoles 2025 et se montre dur contre le bilan de la FNSEA alliée aux Jeunes agriculteurs et le positionnement de la Coordination rurale.
« En 2025, la Confédération paysanne va créer la surprise, tout l’indique » : Laurence Marandola, paysanne dans l’Ariège et porte-parole nationale du syndicat agricole, se montre catégorique le 8 janvier devant la presse. La Confédération paysanne affirme avoir vu son nombre d’adhérents augmenter de 20% en deux ans pour atteindre le chiffre de 11 000 et se félicite de présenter 92 listes au collège 1 des chefs d’exploitations pour les élections aux Chambres d’agriculture. Des listes fortement féminisées avec une moyenne d’âge de 45 ans pour les têtes de liste.
La Confédération paysanne va créer la surprise aux élections professionnelles agricoles !
Notre travail de terrain va payer face au bilan catastrophique de la FNSEA et à l'inconsistance de la Coordination rurale qui n'a pas de propositions et de projet politique cohérent 👇 pic.twitter.com/VK1xNcZohi— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) January 8, 2025
Au-delà de Mayotte quels départements visés par la Confédération paysanne ?
Se voyant comme « la seule vraie alternative » avec des propositions ancrées sur les défis d’aujourd’hui comme « la souveraineté alimentaire » ou « le dérèglement climatique », le syndicat agricole réfute l’idée d’un « duel FNSEA-Coordination rurale » pour ces élections aux Chambres d’agriculture 2025. Son secrétariat national affirme vouloir que la Confédération paysanne soit représentative dans tous les départements et espère même remporter une dizaine de chambres d’agriculture contre seulement Mayotte aujourd’hui (où les élections devraient être repoussées d’un ou deux ans à cause du cyclone). Parmi les départements visés Laurence Marandola cite : la Réunion, la Guyane, l’Ardèche, la Loire Atlantique ou encore l’Ariège.
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« Bilan catastrophique de FNSEA » et le « néant » de la Coordination rurale
La Confédération paysanne a la dent dure contre la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, dénonçant selon sa porte-parole « un bilan catastrophique ». « Beaucoup de paysans ne se sentent pas être accompagnés par les chambres d’agriculture », affirme Laurence Marandola.
« De l’autre côté, la Coordination rurale, qu’on a beaucoup ou cru beaucoup voir, s’agite beaucoup sans propositions derrière », poursuit-elle estimant son positionnement finalement très proche de la FNSEA « avec un modèle productiviste, contre les normes ». Pire, selon la porte-parole nationale, Coordination rurale « frôle avec le climato-scepticisme » et « s’assoie sur les droits sociaux des agriculteurs » notamment dans la filière fruits et légumes.
Une campagne de terrain
Se disant inquiète sur le « manque de transparence du processus électoral » (du fait du recours à des prestataires externes et au système de vote électronique) et les délais sur la réception du matériel de vote, la Confédération paysanne affirme mener une campagne de terrain avec des actions prévues en région comme le blocage d’une centrale d’achat E.Leclerc le 8 janvier au matin au Luc en Provence et d’un hypermarché Leclerc à Limoges l’après-midi.
Un fonds mutuel et solidaire universel plutôt que l’assurance privée
L’objectif du syndicat : demander la mise en place d’un fonds mutuel et solidaire universel alimenté par l’amont et l’aval, comme alternative à l’assurance. « La mise en place de l’assurance privée est catastrophique avec aujourd’hui 18,1% des fermes assurées, tout le reste étant sans filet. C’est un véritable scandale, avec en plus des prix non rémunérateurs », dénonce Laurence Marandola.
Parmi ses propositions le syndicat défend aussi : la mise en place d’un prix minimum rémunérateur, la sortie de l’ensemble des accords de libre-échange, la mise en place d’un prix minimum d’entrée des produits agricoles importés. Son leitmotiv : « garder chaque paysan dans toutes les productions et sur tous les territoires ».
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