Génétique porcine : Danbred sélectionne sur la robustesse
La génétique porcine Danbred a révisé ses objectifs de sélection en 2022 pour se concentrer sur le taux de perte sous la mère, tout en poursuivant le progrès sur les performances d’engraissement.
La génétique porcine Danbred a révisé ses objectifs de sélection en 2022 pour se concentrer sur le taux de perte sous la mère, tout en poursuivant le progrès sur les performances d’engraissement.
Trouver la bonne mesure en génétique est un vrai travail d’horloger. En effet, la corrélation étroite des différents critères de sélection fait que se focaliser sur l’un peut avoir un impact positif ou négatif sur l’autre et vice versa.
Ainsi, après avoir axé son objectif de sélection sur la productivité au début des années 2000 avec le critère LP5 (porcelets vivants sous la mère 5 jours après la mise bas), Danbred s’est ensuite concentré sur les performances d’engraissement des charcutiers à partir de 2010. Mais depuis 2022, pour éviter un déséquilibre, l’entreprise danoise a dû revoir ses critères. « Le poids de sélection très fort sur les performances d’engraissement agissait négativement sur ceux de la productivité », explique Martin Mølgaard, responsable technique de la station de test de Bøgildgård. « Maintenant, nous nous concentrons sur la productivité – un critère plus facile à exploiter – avec comme objectif non pas d’augmenter le nombre de naissances sous la mère mais d’améliorer la survie des porcelets, c’est-à-dire leur robustesse. »
Moins de pertes sur nés vivants
Pour ce faire, un travail étroit est réalisé avec les sélectionneurs à partir d’un cahier des charges très strict et des index rendus publics. Ainsi, sur les cinq prochaines années, le taux de perte sur nés vivants doit diminuer d’un point par an tout en maintenant le même niveau de progrès génétique sur la croissance et l’indice de consommation en engraissement. « Ici à la station de test, les résultats des animaux présagent des performances futures des charcutiers. Certains Duroc arrivent à 105 kilos avec 2 000 grammes de GMQ sur les deux dernières semaines. » Bien sûr les animaux sont élevés dans des conditions d’élevage favorables à l’expression de leur potentiel génétique, avec une alimentation ad libitum (jusqu’à 4 kilos par jour à la fin d’engraissement) et riche en énergie, ainsi que de l’espace (1 m² par place).
7 500 mâles testés par an
Les 150 meilleurs individus mâles de 7 à 9 kilos qui arrivent chaque semaine (50 par race) sont choisis suivant leur index génétique mis à jour hebdomadairement (moyenne de leur père et de leur mère). D’abord homogénéisés d’un point de vue sanitaire, vaccinal et alimentaire, les porcelets sont ensuite suivis par race au travers des 128 stations de test Schauer renouvelées en 2015 (1 station pour 15 animaux). Ces conditions permettent de neutraliser « l’effet élevage » afin d’identifier les animaux ayant les meilleurs potentiels génétiques. Au total, 7 500 mâles sont testés chaque année. Les 50 % meilleurs de chaque lignée se destinent aux CIA. La semence des 5 % les plus performants est, elle, exclusivement distribuée aux sélectionneurs pour la génération suivante.
Philippe Chupin, directeur commercial Danbred France
« Ce qui prime, c’est la croissance globale de l’animal »
Après une forte représentation nationale (jusqu’à 5 distributeurs), la génétique Danbred s’est réorganisée. Quelles en sont les raisons ?
Quelles conséquences a cette réorganisation ?
Les performances de poids de sevrage de la truie Danbred sont souvent décriées. Qu’y répondez-vous ?
Le saviez-vous ?
Danbred est détenue à 51 % par l’AFC (Agriculture & Food Council, regroupant toutes les interprofessions), à 24,5 % par Danbred internationale (DBI) et à 24,5 % par Danish Agro (coopérative multi-espèce). L’entreprise regroupe toutes les activités d’exportation et de distribution sur le marché domestique.