Aller au contenu principal

[Covid-19] Une année presque sans salons vitivinicoles

Face aux annulations en série de salons dues à la pandémie de coronavirus, les agroéquipementiers adaptent leur politique marketing. Tour d’horizon auprès de quelques acteurs majeurs du marché.

Espérée pour l'automne, la reprise des salons professionnels vitivinicoles n'aura pas lieu puisque le coronavirus continue de sévir. Ces lieux d'information et de mise en relation sont confrontés à une crise sans précédent et doivent se réinventer. © CEB-Artiste-associé
Espérée pour l'automne, la reprise des salons professionnels vitivinicoles n'aura pas lieu puisque le coronavirus continue de sévir. Ces lieux d'information et de mise en relation sont confrontés à une crise sans précédent et doivent se réinventer.
© CEB-Artiste-associé

Innov-agri, Viti-Vini, Dionysud, Vinitech-Sifel, Sima… les annonces de maintien puis d’annulations des salons professionnels se suivent. L’interminable vague de la Covid-19 continue de suspendre ces lieux de rencontres, de business et d’information, et bouleverse l’économie de ses organisateurs. Les exposants oscillent entre attente et recentrage sur des évènements locaux.

Renforcer la communication presse et web en attendant

Plus de communication, c’est la position à ce jour adoptée par New Holland. L’équipementier avait déjà pris la décision de ne pas participer à Innov-Agri et Vinitech-Sifel avant leurs annulations. « Nous avons réfléchi à être présents localement. Mais il y a beaucoup d’incertitudes pour organiser des événements clients sauf à travailler sur de tout petits groupes. On a donc écarté ça pour le moment », explique Charles Imbault, directeur marketing et communication de New Holland. L’entreprise a accentué sa communication en presse et en digital via son site et les réseaux sociaux. « Nous n’avons pas développé une approche digitale spécifique. Nous y réfléchissons. Une partie de notre cible est sensible au digital. Au-delà de 45 ans, c’est plus délicat. » L’entreprise s’adapte aussi à une situation économique incertaine. « Avec la Covid, une partie de la production a été arrêtée. Automatiquement ça a des impacts financiers. Avec cette période d’incertitude, nous prenons soin de mettre nos budgets là où cela est nécessaire. »

Lire aussi " L’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin pessimiste sur l’après Covid-19 "

Des actions de terrain, plus ciblées localement

Le groupe Pera-Pellenc privilégie cette année les démonstrations sur le terrain. « C’était déjà quelque chose que l’on faisait, mais cette année, nous en avons fait davantage », rapporte Stéphane Cottenceau, responsable marketing produit et communication chez Pera-Pellenc. Plusieurs clients de Pera-Pellenc ont joué le jeu et ont autorisé le fabricant à organiser des visites de leurs nouvelles installations de matériel de chai. D’autres ont prêté leurs vignes le temps d’une démonstration. « Ça a l’avantage d’être plus concret qu’un salon et ça nous permet de cibler plus finement une clientèle d’acheteurs potentiels », explique le responsable.

Jérôme Mestrude, responsable marketing produits viticoles chez Berthoud-Tecnoma, souligne que pour son entreprise la dimension locale est essentielle, particulièrement pour développer sa gamme vignes étroites. Il continue à communiquer en presse professionnelle et départementale et via les lettres d’information des concessionnaires. Mais les évènements terrain sont aussi encouragés plus qu’habituellement. « Nous poussons et aidons nos partenaires distributeurs à organiser des journées portes ouvertes. Nous encourageons les démonstrations dynamiques à la parcelle. Tout ça va s’étaler dans le temps. » Pour le responsable marketing, une partie du budget est aussi reconvertie concrètement dans l’offre commerciale : « face à la morosité du marché, nous augmentons les remises à la vente ».

Renforcer les liens avec le réseau de distribution

Fabrice Dulor, directeur chez Boisselet, spécialiste des outils de travail du sol, met à profit cette période pour améliorer la partie conseil de l’avant-vente et de l’après-vente. Un chantier qui lui tient à cœur, dans un contexte de conquête de nombreux nouveaux clients.

« Nous nous appuyons sur un réseau de distributeurs historiques qui nous font confiance. Nous avons amplifié et clarifié notre collaboration avec eux en mettant à plat ce qui pouvait éventuellement poser problème. Le but est de gagner en réactivité et pertinence par rapport aux demandes des clients. Certains utilisateurs sont démunis lors de l’utilisation, sur la configuration du matériel par rapport à leur environnement. » Fabrice Dulor constate que les problèmes viennent souvent d’un déficit d’accompagnement et de conseils techniques sur une progressivité de la mise en œuvre des outils. « Nous cherchons donc à ce que les distributeurs dépassent leur rôle de marchands pour être des accompagnants. » En s’appuyant aussi sur ses cinq collaborateurs en région, l’entreprise travaille à l’identification des préconisateurs et à leur accompagnement et formation.

Organiser soi-même un événement sur mesure

De son côté, le fabricant de contenants en céramique Vin et Terre, basé en Gironde, a choisi d’organiser son propre évènement, en petit comité. « Nous organisons une rencontre sur trois jours du 3 au 5 décembre prochain », indique Natacha Bichet, responsable marketing chez Vin et Terre. L’événement,programmé au Château de Piote, est finalement reporté du 21 au 23 février compte tenu du reconfinement. Le lieu peut accueillir 150 personnes maximum. Le premier jour sera consacré à une visite du domaine. « Le deuxième jour est réservé aux professionnels. Des vignerons feront déguster leurs vins élevés en jarres et en amphores tandis que la journée sera ponctuée de conférences sur la fabrication et l’utilisation des céramiques », poursuit Natacha Bichet. Enfin le dernier jour sera ouvert au public. « On essaye de permettre à nos clients de rencontrer les consommateurs, parce que vu le contexte, c’est aussi très difficile pour eux de vendre du vin », insiste la responsable. La société compte sur une campagne d’e-mailing ainsi que sur les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille pour attirer des visiteurs.

A lire aussi : Le salon de l'Agriculture 2021 n'aura pas lieu.

Les plus lus

<em class="placeholder">Tracteur spécialisé fruitier Massey Ferguson MF3 MF3FR.105 dans les vignes avec Jules Marie et Christopher Massé</em>
Essai Massey Ferguson MF 3FR.105 - « Un tracteur complet et maniable »
Jules Marie et Christopher Massé de l’entreprise de travaux viticoles Marie ont pris en main pendant une semaine le tracteur…
A l’occasion des 30 ans de RéChristophe Riou, directeur de l’IFV et Anthony Clenet, responsable services viticoles à l’ICV
Quel sera la quotidien d'un viticulteur sur son exploitation dans dix ans ?

Quel sera le quotidien d’un viticulteur sur son exploitation dans dix ans ? Quels techniques et matériels emploiera-t-il…

La production mondiale de vin en chute libre en 2024 : quels sont les pays qui perdent le plus ?

Le monde n'a jamais produit aussi peu de vin depuis 60 ans. Le point sur la production mondiale par pays, les variations et…

Vinitech 2024 : 5 nouveautés en avant-première à découvrir en vidéo

Lors de sa visite du salon en avant-première, l'équipe de Réussir Vigne a déniché pour vous cinq nouveautés à découvrir…

<em class="placeholder">Vigne formée en cordon de Royat avec bras croisés</em>
Croiser les bras des vignes en cordon de Royat : avantages et inconvénients
Le cordon de Royat double avec les bras croisés est parfois mis en avant pour le respect des flux de sève. Il s’agit néanmoins d’…
%agr
Exelys, une variété résistante pour des vins blancs très aromatiques

Dernière variété résistante inscrite au catalogue de la série Inra-ResDur2, exelys présente un niveau de résistance élevé et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole