Quatre interceps au travail
Technicité. Tel est le mot qui vient à l’esprit en découvrant le travail du sol au Domaine Arnoux-Lachaux, à Vosne-Romanée (Côte-d’Or). Car pour travailler en interceps des vignes étroites, à écartement et exposition variables, et enherbées sur l’inter-rang, il en faut, de la technicité.
Technicité. Tel est le mot qui vient à l’esprit en découvrant le travail du sol au Domaine Arnoux-Lachaux, à Vosne-Romanée (Côte-d’Or). Car pour travailler en interceps des vignes étroites, à écartement et exposition variables, et enherbées sur l’inter-rang, il en faut, de la technicité.
Pour Pascal Lachaux, propriétaire du domaine, « tout est parti du fait qu’en 1999 j’ai voulu enherber les parcelles, afin de diminuer les rendements. Car le pinot noir ne supporte pas la dilution, et les vendanges en vert ne donnaient pas le résultat escompté : plus on ôtait de grappes une année, plus il y en avait l’année suivante. » Il a donc implanté de la fétuque ovine, l’Aurora Gold, sur la quasi-totalité de ses parcelles.
Le Pétalmatic travaille et « désherbe » sans déplacer de terre
Une fois l’installation terminée, s’est posée la question de l’entretien du cavaillon. « À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de matériel de travail du sol adapté, regrette le vigneron. Nous désherbions donc chimiquement. » Puis, il a testé différents outils interceps : disque lisse, le disque cranté. « Rapidement, le disque lisse n’a plus réussi à percer le chevelu racinaire de la fétuque, et nous avons donc dû passer au cranté », rapporte-t-il. Puis les coutres, et plus récemment, les Daguenettes et les Pétalmatics de Boisselet, avec Servo-moteur 315, ont fait leur apparition au Domaine. « Les Daguenettes sont des moto-bineuses pour les vignes, précise Pascal Lachaux. Elles délimitent bien la zone enherbée, de la zone travaillée. La vigne est tenue comme un jardin. En revanche, elles ne permettent pas de travailler autour des ceps. » Le domaine passe généralement l’outil mi-mars « pour faire de la terre ». Puis c’est au tour des Pétalmatics. Ces interceps, qui tirent leur nom de la forme du disque concave à leur base, sont passés deux à trois fois dans la saison, de la mi-avril, à la fin juillet, afin de travailler sans déplacer de terre. Plusieurs adaptations y ont été faites : « tout d’abord, nous avons opté pour le petit modèle des Pétalmatic (260 mm de diamètre), car le gros ramenait trop de terre », explique l’exploitant. Puis des bavettes ont été rajoutées, afin de limiter les projections de terre dans l’inter-rang, et en ce début de campagne, les crantages ont été changés pour des plus petits, afin d’avoir des réglages plus précis.
Un enjambeur dédié pour limiter les pertes de temps
Un enjambeur léger, le Bobard LCC60, doté de roues avant crantées et lestées à l’eau et d’une bonne visibilité, est dédié au travail du sol, afin de limiter les pertes de temps liées à l’attelage. Car au domaine, l’installation et le réglage des deux paires de Pétalmatics, avec les lames d’estivage à l’avant et les raclettes arrières, monopolise une personne durant une journée entière. Et ce, malgré une bonne astuce : des repères sur le sol du garage indiquent le réglage optimum à effectuer.
Une fois à la vigne, le chauffeur progresse entre 1,5 et 2,5 km/h. L’objectif : éviter de blesser, et surtout d’arracher des ceps et ne pas réaliser de projection de terre dans le rang. Les Pétalmatic travaillent une bande de 47 cm sous les pieds, sur une profondeur de 7 à 8 cm, car « le but n’est pas de travailler le sol en profondeur, mais uniquement d’ôter l’herbe », appuie le vigneron. Il apprécie ce matériel, qu’il juge solide. Il n’a eu aucune panne du Servo-moteur qui anime les interceps ou de fuite hydraulique. Mais certaines pièces sont à renouveler fréquemment, comme les bavettes ou les ressorts du palpeur. « Il faut être mécano pour ce travail, souligne Pascal Lachaux. Avec les vibrations, il y a toujours un boulon à resserrer, un ressort qui casse. Il faut sans cesse avoir deux ou trois outils à portée de main. » En revanche, au niveau de l’entretien, un nettoyage en fin de campagne, suivi d’un graissage du Servo-moteur font l’affaire.
Pascal Lachaux apprécie la sensibilité des palpeurs, « très fine ». Mais malgré cela, et avec un chauffeur calme et patient, « on casse toujours quelques pieds », admet-il.
Au final, malgré un investissement un peu trop important à son goût, il est satisfait de son équipement. « C’est un système lourd, mais il n’y a pas d’autre concurrent sérieux à essayer », conclut-il.