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Comment lutter contre les affections respiratoires chez l’agneau

La prévalence des maladies respiratoires de l’agneau peut être limitée par une attention rigoureuse aux paramètres d’ambiance de l’élevage.

Agneaux en bergerie
Les maladies respiratoires touchent principalement les agneaux de 15 jours à 4 mois, âge où ils sont les plus vulnérables aux pathogènes.
© D. Hardy

Les troubles respiratoires sont l’une des premières causes de mortalité chez les agneaux. Cela n’est pas étonnant quand on observe l’appareil respiratoire des ovins : parmi tous les ruminants, ils sont ceux chez qui la communication interalvéolaire est la plus réduite. En cas d’obstruction d’une bronchiole, l’alvéole est coupée des voies respiratoires et le processus d’hématose est rendu caduque. « Les ovins sont anatomiquement des insuffisants respiratoires chroniques », explique Laurent Saboureau, vétérinaire, lors d’un webinaire du Ciirpo sur les maladies respiratoires de l’agneau. Ajoutons à cela le fait que les races bouchères à fort GMQ (gain moyen quotidien) ont des besoins d’oxygénation musculaire plus importants que la normale, et on comprend à la fois la nécessité et la sensibilité du bon déroulement du processus respiratoire dans le développement de l’agneau.

Accentuation par des facteurs externes

Les facteurs de stress sont multiples dans l’environnement de l’agneau. Sa qualité de ruminant lui impose une production de chaleur importante du fait de la fermentation ruminale. Des variations de température intenses liées au climat, des courants d’air trop fréquents augmentant la sensation de froid, ou une forte humidité limitant le processus de sudation peuvent compromettre le déroulement d’une thermorégulation efficace. L’organisme s’en retrouve affaiblit, et est alors plus vulnérable aux pathogènes.

Protéger les muqueuses respiratoires

La cavité nasale, les sinus paranasaux et les bronches sont tapissés de mucus et de cellules ciliées. On appelle cette structure l’escalator mucociliaire et pour cause : elle permet lorsqu’elle fonctionne correctement de repousser les contaminants aériens vers le système digestif (déglutition), ou vers l’extérieur (éternuement). Le bon fonctionnement de ce système de défense peut être compromis : c’est le cas par exemple quand le sol sur lequel le bétail pâture est trop poussiéreux.

C’est aussi le cas lorsque l’hygiène de la litière n’est pas satisfaisante et que l’aération est déficitaire. De l’ammoniac se forme, s’accumule et pénètre dans les voies respiratoires, où il provoque une irritation du complexe mucociliaire. Les voies s’assèchent, se fragilisent, et ne sont plus protégées contre le risque d’infection bactérienne.

Des signes qui ne trompent pas

Plusieurs critères permettent d’identifier un agneau souffrant de troubles respiratoires, à commencer par des signes cliniques observables directement au contact du troupeau. Si un individu présente de la toux ou un jetage anormalement important, cela est peut-être dû à une obstruction ou une irritation des voies respiratoires. Idem en cas d’observation de dyspnée, polypnée ou de cornage (voir encadré ci-contre). En cas de doute, une prise de température peut permettre d’identifier un symptôme d’hyperthermie caractéristique d’une infection.

Il est également primordial de se référer aux indicateurs zootechniques : un retard de croissance ou une diminution du GMQ peut être révélateur d’un problème dans le bon fonctionnement du métabolisme de l’agneau.

Les signes nécropsiques doivent enfin être étudiés en cas de mort brutale, la réalisation d’autopsies permettant souvent le diagnostic précis de la maladie en fonction de l’observation des lésions et de l’avancement de l’infection dans les tissus. Les saisies ou remontées d’abattoir sont également des sources d’information précieuses pour l’identification des pathologies du troupeau.

Retrouvez le webinaire du Ciirpo sur les maladies respiratoires de l’agneau sur idele.fr/ciirpo

Principales maladies respiratoires infectieuses

Les rhinites et sinusites sont des inflammations des voies respiratoires. Elles rétrocèdent spontanément la plupart du temps, mais peuvent aussi être la porte d’entrée d’une infection bactérienne aux conséquences plus graves.

Pneumonie suraiguë

Bactérie : Mannheimia haemolytica
Âge : Agneaux très jeunes ( 12 semaines)
Symptômes : Mort subite, jetage hémorragique, forte hyperthermie
Particularités : Lésions hémorragiques disséminées à l’autopsie

Pasteurellose respiratoire

Bactérie : Mannheimia haemolytica
Âge : Tout âge
Symptômes : Forte hyperthermie (>41°C), respiration rapide et difficile, jetage muco-purulent, salive mousseuse
Particularités : Forme la plus fréquente des pneumonies ovines

Broncho-pneumonie atypique

Bactérie : Mycoplasma ovipneumoniae
Âge : Agneaux à partir d’un ou deux mois
Symptômes : toux, jetage muco-purulent, respiration rapide et difficile, retard de croissance
Particularités : prévalence souvent forte si présente, mortalité faible

Pasteurellose généralisée

Bactérie : Biberstenia trehalosi
Âge : Agneaux à l’engraissement (4 à 10 mois)
Symptômes : Mort subite, respiration difficile, salive mousseuse

Définitions

Polypnée : Respiration rapide

Dyspnée : Respiration difficile

Cornage : Bruit se produisant lors de l’inspiration

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