Aller au contenu principal

Zones blanches : comment communiquer entre éleveur et berger sans réseau mobile

Dans les régions montagneuses, propices à l’élevage ovin, existent encore plusieurs zones blanches. Sans couverture mobile, comment rester informé ou donner l’alerte entre bergers, éleveurs, secours ?

Dans les montagnes françaises, il n'est pas rare d'évoluer dans des zones blanches, sans aucun réseau téléphonique.
Dans les montagnes françaises, il n'est pas rare d'évoluer dans des zones blanches, sans aucun réseau téléphonique.
© D. Hardy

Communiquer hors réseau, le casse-tête des éleveurs et bergers. Pour se passer des informations ou même avertir d’un problème dans les zones blanches (non couvertes par un réseau mobile), qui persistent en France, les éleveurs et bergers, principalement dans les territoires des massifs, doivent trouver des alternatives au téléphone portable.

Les secours en montagne sont accessibles par le 112. Ce numéro peut être accessible même si votre opérateur ne passe pas dans le secteur. Votre téléphone basculera automatiquement sur un autre opérateur. Il y a finalement peu de zones accessibles par aucun opérateur. Certains territoires mettent aussi à disposition des éleveurs et bergers une fréquence pour les radios VHF (very high frequency soit très haute fréquence). Elles permettent via la fréquence mise à disposition de communiquer avec le groupe mais aussi de donner l’alerte aux secours en montagne moyennant un abonnement au réseau local des secours.

Communiquer en zone blanche

En zone totalement hors réseau, il peut être utile de pouvoir communiquer. Avec le développement des technologies satellitaires*, il existe des solutions de plus en plus accessibles.

  • Des messages par satellite. Garmin inReach, ce petit boîtier connecté en Bluetooth avec un Smartphone assure le rôle de modem et permet d’envoyer seulement des messages. La technologie bascule automatiquement entre le satellite et votre opérateur en fonction de sa couverture réseau. Il faut compter 250 euros pour le boîtier et environ 30 euros d’abonnement par mois résiliable à tout instant (possibilité de le résilier après la saison d’estive).
  • Une box à la montagne. C’est maintenant possible avec la Starlink. En plus d’internet, cela permet d’avoir le téléphone. Inconvénient, en cas d’accident, le téléphone est disponible seulement à proximité de la box. Le prix est d’environ 500 euros à l’achat pour la box (ou 10 euros par mois en location) avec un abonnement à partir de 40 euros par mois.
  • Un téléphone satellitaire. Cela cumule les avantages des deux solutions précédentes : possibilité d’appeler et pas seulement d’envoyer des messages, quel que soit le lieu où l’on est. En revanche, ils sont très onéreux (plus de 1 000 euros de matériel et des communications très chères). Cela reste limité à des expéditions en haute montagne ou en mer.
*Le projet Pacapit, conduit par la maison régionale de l’élevage de la région sud et ses partenaires, a pour objectif de tester des nouvelles technologies répondant aux besoins des éleveurs régionaux.

Réseau radio du Verdon

Carte géographique du parc naturel régional du Verdon, en Porvence-Alpes-Côte-d'Azur.
Le PNR du Verdon (Paca) a expérimenté la mise en place d'un réseau radio local pour permettre aux bergers de communiquer entre eux ou avec les éleveurs. © DR
Le parc naturel régional du Verdon (région Sud) s’est doté d’un réseau radio pour couvrir les nombreuses zones blanches présentes sur le territoire. Un test de mise à disposition du réseau radio aux bergers a été réalisé en 2020 sur l’estive de Courchon. Deux éleveurs et deux bergers ont été équipés de radio pour la période estivale. Cela a permis plus de sécurité pour les bergers qui pouvaient contacter les secours de n’importe où dans l’estive.

Réduire l’isolement des bergers

Il y a également eu des échanges entre les deux bergers pour éviter le mélange des troupeaux. Cela peut permettre aux bergers et bergères peu expérimentés d’être moins isolé. Enfin cela peut faciliter le contact des éleveurs et bergers quand ces derniers se trouvent en zone blanche, pour faire remonter leurs besoins. Le parc souhaite relancer cette opération auprès des éleveurs intéressés pour 2024, sans forcément se limiter à la période estivale.

Les plus lus

Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Ludovic Gilbert et Théo Haller
"Reprendre la ferme de papy, du rêve à la réalité"
Depuis son enfance, Théo Haller a rêvé de reprendre l’exploitation de son grand-père maternel décédé lorsqu’il avait dix ans,…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre