Identification
Valoriser l'identification électronique
Contrôle laitier, tri des animaux, distribution individualisée d’aliments, gestion du troupeau… Des applications se développent en valorisant les boucles et bagues au paturon électroniques.
Le bijou à la mode dans l’espèce caprine est électronique et se porte au pâturon ou à l’oreille. Obligatoire pour tous les nouveaux caprins de plus de six mois (hors chevreaux de boucherie), l’identification électronique peut aussi se transformer en outil utile pour l’éleveur. L’introduction de l’électronique pour l’identification officielle des petits ruminants est d’abord un choix technologique de l’Europe. Ce choix est lié à la volonté de mettre en place de façon obligatoire un suivi individuel des mouvements d’animaux pour des raisons sanitaires. Mais c’est aussi, et peut-être surtout, un moyen pour les éleveurs et les techniciens de moderniser les techniques de production en facilitant et fiabilisant les enregistrements de données, en ajustant au mieux distribution d’aliments et besoins, en améliorant les conditions de travail grâce à l’utilisation d’automates et de systèmes d’alertes.
« On nous a présenté l’identification comme une obligation et un flicage, maintenant c’est à nous de s’approprier cet outil », explique Franck Merel, éleveur en Ille-et-Vilaine. La fiabilité et la rapidité de lecture des puces RFID pourraient ainsi faire de ces identifiants un outil incontournable de demain.
Déjà, le système de pesée et échantillonnage automatique Lactocoder est utilisé au contrôle laitier des Deux- Sèvres,Vienne,Vendée, Maine-et-Loire, Aveyron, Lozère, Lot,Tarn-et-Garonne, Loir-et-Cher, Yonne, Nord du Cher, Loiret, Nièvre et quelques élevage de l’Indre. Cet appareil, qui lit les bagues de chaque animal, a permis de réduire le nombre de peseurs et à améliorer le confort de travail et la fiabilité des enregistrements. « Les peseurs sont plus détendus et les éleveurs aussi », confirme Jean-Yves Lerhiau, contrôleur laitier à la Caiac. Les résultats issus du contrôle au Lactocorder sont aussi riches d’informations sur la durée de traite ou la qualité du nettoyage mais à condition de s’y pencher.
Les fabricants de matériel commencent aussi à proposer des systèmes de lecture fixes ou mobiles. En salle de traite, savoir où se situe chaque chèvre permet d’individualiser la ration distribuée pendant la traite ou de trier les animaux à réformer. La généralisation de l’électronique pourrait également faciliter le retour des DAC, les distributeurs automatiques de concentrés, dans les élevages caprins. Beaucoup de ces applications sont encore en cours de développement et les fabricants les mettront en avant surtout quand tous les troupeaux seront passés à l’ère électronique. De nombreux défis techniques sont encore présents mais les fournisseurs devront se mettre sur la même longueur d’onde pour rendre cette technologie la plus accessible. Petits et grands troupeaux pourraient en profiter largement.
La suite dans le dossier de La chèvre n°309