Baisse des prix de la luzerne déshydratée, une opportunité pour les éleveurs de chèvre
La luzerne déshydratée a connu une forte baisse des prix en 2024. La filière confirme son intérêt pour la décarbonation de l’élevage et pour l’alimentation des caprins.
La luzerne déshydratée a connu une forte baisse des prix en 2024. La filière confirme son intérêt pour la décarbonation de l’élevage et pour l’alimentation des caprins.

En 2024, la superficie dédiée à la déshydratation de la luzerne s’est élevée à 68 000 hectares, en légère hausse par rapport à 2023. Cependant, les conditions météorologiques humides de l’année 2024 ont entraîné une baisse des rendements et une augmentation des coûts de production, avec une production en recul de 6,3 %, atteignant 775 000 tonnes (granulés et balles).
La luzerne subit la concurrence indirecte américaine
La même année, la valeur de la luzerne a subi une érosion de 40 %, avec un prix passant en fin d’année à 185 euros la tonne pour les pellets de luzerne, contre 305 euros en 2023. Cette chute s'explique par l'abondance de produits fourragers, la réduction des importations chinoises de luzerne américaine et le report des volumes américains sur le marché espagnol, influençant par capillarité le Sud-Ouest de la France.
Un levier pour la décarbonation de l'élevage
Pourtant, la luzerne française a des atouts. « Depuis 2005, la filière a su réduire de 95 % ses émissions de CO2 fossile par tonne de produit déshydraté », témoigne Yann Martinet, directeur de LCA-Luzerne de France. En 2024, l'empreinte carbone de la luzerne déshydratée s'élève à 0,26 kg d'équivalent CO2 par kg de matière sèche. « L'une des plus faibles parmi les matières premières riches en protéines », précise Yann Martinet.
La luzerne, un atout pour l’alimentation caprine
L’élevage caprin reste un des marchés cible des coopératives et notamment de l’Union de coopératives agricoles France Luzerne qui rassemble près de 4 000 planteurs de luzerne et commercialise environ 80 % de la luzerne déshydratée française via sa filiale Désialis. Selon les données de la Coopération agricole, l'alimentation des caprins représentent 17 % de la luzerne destinée à l'élevage en France.
Lire aussi : La luzerne déshydratée augmente le rendement fromager
Des essais récents menés par l’INRAe et la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire ont confirmé que l'intégration de luzerne dans l'alimentation des chèvres permet une augmentation notable de la production fromagère, avec un gain de 100 grammes par jour et par chèvre. « Ces tests ont mis en évidence une hausse du taux d’ingestion de la ration, de la production de lait, ainsi que des taux de matières utiles », précise Clara Poëntis, chargée de mission recherche et développement à La Coopération agricole Luzerne de France.