41 euros d’aliments au Pradel pour élever des chevreaux de boucherie
La ferme expérimentale caprine du Pradel poursuit ses essais d’engraissement des chevreaux lourds. En les sevrant à 39 jours et en rationnant les concentrés, le coût alimentaire s’est maintenu à 41 euros par tête.





En 2024, un lot de 40 chevreaux destinés à l’engraissement a été suivi à la ferme expérimentale caprine du Pradel en Ardèche. Ce suivi avait pour objectif de consolider les références acquises en 2023, sur le sevrage des chevreaux lourds.
Les chevreaux ont été sevrés à 39 jours en moyenne à un poids de 14,6 kilos. Ils ont été abattus à 80 jours pour un poids vif de 24,9 kilos, avec un gain moyen quotidien (GMQ) entre la naissance et l’abattage de 252 grammes par jour. Le sevrage a ralenti la croissance sur les deux semaines qui ont suivi, avec des GMQ de 200 grammes par jour.
Sevrage des chevreaux précoce pour limiter les coûts
Les chevreaux ont été alimentés au lait maternel post-colostral sur leurs sept premiers jours de vie, avant de recevoir un aliment d’allaitement à 0 % de poudre de lait écrémé (Bonilait) à volonté jusqu’au sevrage. Ensuite, ils ont reçu du concentré Philovin 100 à 16,5 % de MAT (Philicot) rationné à 1 kilo par jour en fin d’engraissement et du foin de sainfoin distribué à volonté.
Sur la phase lactée, les chevreaux ont consommé en moyenne 10 kilos d’aliment d’allaitement pour un coût de 24 euros par chevreau (à 2 400 euros la tonne au prix 2024). En parallèle, ils ont consommé 30 kilos de concentré pour un coût de 14,90 euros et 8,25 kilos de sainfoin pour un coût de 2,10 euros. Au total, le coût alimentaire s’est élevé à 41 euros par chevreau.
Les coûts alimentaires sont plus faibles que ceux des essais de 2023 : cinq euros de moins sur la phase lactée avec un sevrage plus précoce et cinq euros de moins sur les concentrés suite au rationnement. Une fois encore, le sevrage est intéressant pour contrôler le coût de production des chevreaux.
De nouveaux essais d’engraissement des chevreaux
À l’abattage à 80 jours, les carcasses pesaient 11,8 kilos en moyenne, soit un rendement de 47,6 %. Les conformations des carcasses étaient bonnes avec un état d’engraissement assez faible comme déjà remarqué en 2023.
Avec Cabri +, de nouveaux essais d’engraissement sont en cours au Pradel en testant un mélange fermier à base de maïs et de concentré azoté. De façon plus large, le projet Casdar Cabri + vise à favoriser le développement de l’engraissement du chevreau à la ferme, pour améliorer sa valorisation de l’éleveur jusqu’au consommateur, tout en répondant aux attentes sociétales. Jusqu’en 2027, le projet veut créer des fiches techniques, des vidéos, des supports de formation ou des outils de calcul pour lever les freins au développement de l’engraissement du chevreau à la ferme.
60 euros d’électricité consommés par les louves lors de l’engraissement des chevreaux
Des mesures des consommations électriques des louves ont été réalisées pendant la période d’allaitement des chevreaux. Sur les deux louves présentes (Legrain), une a été réglée sur une température de l’eau à 30-35 °C et la seconde à 40-45 °C. Les premiers résultats montrent une baisse d’environ 10 % des consommations avec cet écart de température. Au global pour un renouvellement de 50 chevrettes gardées sur la ferme, 290 kWh sont consommés soit près de 60 euros d’électricité. Le stericolostrum qui permet de thermiser le colostrum (à 56 °C pendant une heure), a quant à lui consommé 40 kWh, soit 8 euros d’électricité.