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Sylvie et Marie s'occupent des pieds des chèvres

Pedi'Cap est une entreprise de parage caprin créée par Sylvie Gouraud et Marie Bourrigaud en début d'année en Vendée. Elles sont reconnues pour leur efficacité et leur minutie.

Sylvie, 37 ans, a été professeure de fitness pendant dix ans. Marie, 29 ans, était pâtissière. C'est le hasard qui les a amenées à se reconvertir au parage caprin. « Je donnais des cours à une personne qui travaillait au contrôle laitier de Vendée et qui m'a parlé de cette activité, explique Sylvie. Je voulais arrêter le fitness. J'ai essayé une saison en tant que salariée du contrôle laitier, puis deux. Et j'ai finalement continué pendant sept ans comme salariée d'une entreprise. » Marie, amie de Sylvie, en avait assez des contraintes, notamment horaires, de la pâtisserie. « J'ai essayé le parage une saison. C'est plus gratifiant que la pâtisserie où j'étais toujours cachée dans mon laboratoire.» Enfin, parce qu'elles voulaient s'organiser comme elles le souhaitaient, les deux amies ont décidé de créer leur propre entreprise de parage, Pedi'Cap. « Nous avons emprunté 24 000 euros pour le matériel et 6 000 euros de fonds de roulement, précise Sylvie. Le fait que nous soyons des filles n'a pas posé de problème aux banques car la somme n'était pas importante et j'avais déjà des contacts du fait de mon activité de salariée. »

Un travail physique mais convivial

L'entreprise intervient surtout en Vendée et Maine-et-Loire mais rayonne sur tous les Pays de la Loire, Poitou-Charentes, le Centre. La principale période de travail va de février à août. « Aujourd'hui, la majorité des éleveurs ont recours à des pareurs, note Cyril Guignard, éleveur à Saint-Pierre du Chemin. Avant de m'installer, j'ai été apprenti pendant cinq ans sur un élevage. Nous faisions le parage nous-mêmes. C'était pénible et le travail s'étalait sur trois semaines. Je me suis dit que quand je m'installerais, je ferais faire le parage. Les 300 chèvres sont parées en trois heures et, vu l'économie de temps et de fatigue, le coût de 1,65 euro par chèvre plus un forfait de déplacement se justifie. » Depuis sa création, l'agenda de Pedi'Cap ne désemplit pas. « Les éleveurs sont parfois surpris de voir des filles de petit gabarit faire du parage, admet Sylvie. Mais quand ils voient notre travail, ils sont satisfaits. Ils trouvent aussi que nous sommes plus minutieuses et moins brusques que les hommes. » L'entreprise, qui emploie une salariée à mi-temps, n'intervient toutefois que sur un élevage par jour. «C'est un travail physique, reconnaît Marie. Il faut porter le matériel. Il y a des contraintes sur les mains, les épaules, les bras, des risques de coups, la chaleur parfois. Il faut être musclée et aussi savoir se ménager pour durer. Nous parons chacune 50 à 60 chèvres par heure. Selon une étude de la MSA, il ne faudrait pas dépasser 200 chèvres par jour et par personne. » Les deux associées sont toutefois très satisfaites de leur activité. « Le plus intéressant est le relationnel et la convivialité avec les éleveurs, soulignent-elles. Et nous aimons les animaux, ce qui est essentiel pour faire ce métier. Nous nous organisons comme nous voulons. Et nous gagnons notre vie, avec des horaires et des conditions de travail corrects. »

Matériel ergonomique et solide

À partir de leur expérience et avec l'appui de pareurs en activité, Sylvie et Marie ont fait le choix d'un matériel ergonomique et solide. Elles disposent de trois cages hydrauliques qu'elles ont améliorées (installation de paliers au niveau du berceau, côtés renforcés) pour faciliter le travail et limiter l'usure, de deux moteurs, de panneaux, d'un camion et de sécateurs à batteries. « Ce sont des sécateurs à vigne équipés de lames droites, qui permettent plus de minutie que des lames incurvées. Chaque soir, nous les démontons, les nettoyons, les graissons et les affûtons. »

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