"Pour construire ses rotations"
" 80 % des éleveurs caprins non-pastoraux sont polyculteurs-éleveurs. Les rotations permettent de répondre aux besoins de l’éleveur (alimentation du troupeau, ventes éventuelles) tout en respectant les contraintes du milieu (sol, climat, gestion des bioagresseurs). Dans nos systèmes caprins, la prairie, souvent avec légumineuses, est une bonne tête de rotation. Elle permettra d’enrichir le sol en matière organique et en azote, de nettoyer, aérer et structurer le sol, tout en stimulant son activité biologique.
Pour valoriser cela, on poursuit avec des céréales : maïs, blé, orge puis des protéagineux (pois, féverole, lupin…). Certains délais de retour sont conseillés pour limiter les bioagresseurs : deux années pour le blé, l’orge, le triticale, le maïs ; trois années pour le colza ; quatre années pour le pois et l’avoine ; cinq années pour la luzerne et le tournesol. Les crucifères (colza, moutarde, chou, navet, navette) sont des cultures riches en souffre, avec un pouvoir désinfectant du sol. Une opportunité à ne pas négliger !
Finir par de l’avoine, du méteil, du tournesol, du seigle ou du triticale
Ensuite, on alterne deux cultures d’automne avec une culture de printemps et on n’hésite pas à implanter une dérobée, qui sera récoltée ou valorisée en engrais vert. Un ray-grass italien-trèfle incarnat, c’est trois tonnes de fourrage à 17 % de MAT ou l’équivalent en NPK de 20-15-45 pour le sol.
La fin de rotation sera conduite avec une culture moins exigeante en azote, compétitive et peu sensible aux maladies tels que l’avoine, le méteil, le tournesol, le seigle ou le triticale. Et pourquoi ne pas envisager un semis de la prairie sous couvert, pour boucler la boucle ?"