Astuce : « Un seau fourre-tout pour les mises bas des chèvres »
Lorine Manceau, éleveuse de 700 chèvres dans un Gaec des Deux-Sèvres, se déplace toujours avec un seau pour avoir tout le matériel d’assistance et d’enregistrement des mises bas sous la main. Explications.
« Qui dit saison des naissances dit retour du seau de mise bas ! C’est à la fois une pharmacie, un bureau et une vraie boîte à outils avec tout l’essentiel de l’élevage. La première chose qu’on y trouve, ce sont des gants de fouille et du lubrifiant. Parfois les chevreaux sont mal placés, les chèvres et chevrettes ont besoin d’un peu d’assistance pour mettre au monde leurs petits. Autant pour notre sécurité sanitaire que pour celles des chèvres, les gants sont indispensables.
Une fois que le petit est né, il faut l’identifier. Nous notons les numéros de la mère et des petits, la date, le nombre de naissances et autres informations si nécessaire dans un cahier. Pour identifier les petits, il y a les tip-tags, une petite boucle d’oreille apposée à l’aide d’une pince. Nous avons un code couleur en fonction de leur origine : rouge si c’est une fille d’IA, verte pour une chevrette dont on connaît le père, blanc ou rose pour une chevrette lambda, bleu pour un bouc de renouvellement et jaune pour les chevreaux ou chevrettes à l’engraissement.
Gare aux croqueuses de carnet
La mère est, elle, identifiée avec un ruban autocollant à la patte. En fonction du jour de mise bas, elle reçoit une couleur particulière. Les alpines étant marron, c’est un moyen durable et visible pour les repérer à la traite et ne pas mettre le colostrum dans le lait de tank. Nous avons ainsi sept couleurs de ruban différentes, une par jour de la semaine.
Le seau est facile à transporter d’un bâtiment à l’autre
Parfois, des complications surviennent avant, pendant ou après la mise bas. Il y a toujours un anti-inflammatoire et deux types d’antibiotiques dans le seau. Les chèvres soignées sont notées dans le cahier sanitaire, ainsi que leur traitement, la durée et l’ordonnance. Les chèvres traitées sont repérées grâce à un ruban autocollant rouge, signe qu’il faut jeter le lait.
Tout ceci doit être à disposition constamment dans cette période, et nous suivre dans les différents bâtiments. Nous gardons toujours un œil sur le seau et nous le plaçons en hauteur en fin de journée. Les chèvres sont curieuses et il y a toujours un nez, une langue et des dents pour tout éparpiller s’il est laissé sans surveillance… Pour ne pas risquer de perdre les informations génétiques et sanitaires, je photographie même les dernières pages du carnet chaque soir. »