Le prix du lait pénalisé par la composition
Le prix de base du lait de chèvre s’est légèrement replié au troisième trimestre, pénalisé par la dégradation de la composition. Simultanément, la hausse des charges en élevage s’est accélérée et devrait impacter les résultats des élevages caprins en fin d’année… et surtout en 2019.
Le prix de base du lait de chèvre s’est légèrement replié au troisième trimestre, pénalisé par la dégradation de la composition. Simultanément, la hausse des charges en élevage s’est accélérée et devrait impacter les résultats des élevages caprins en fin d’année… et surtout en 2019.
Le prix de base du lait de chèvre (à la composition standard 35 MG/30 MP en vigueur au 1er janvier 2015) s’est établi à 660 euros les 1 000 litres au troisième trimestre 2018. Il est ainsi resté remarquablement stable par rapport à 2017 et semble avoir atteint un plafond, après une progression quasi continue depuis 2013. Régionalement, il a connu des évolutions à la marge, avec une légère progression dans le Centre (+3 €) et le Centre-Ouest (+2 €), et un léger repli dans le Sud-Ouest (-3 €). Dans la région sud-est, il a en revanche connu un repli plus marqué, de près de 8 euros au troisième trimestre, en lien avec la modification de certaines grilles de paiement, recentrées sur la composition, après les mouvements de fusion/acquisition connus ces dernières années.
Une nette dégradation de la composition
Impactée par des fourrages de mauvaise qualité, la sécheresse estivale et les fortes températures, la composition du lait de chèvre s’est nettement dégradée au troisième trimestre. À 34,4 g/l, le taux butyreux (TB) a perdu près de 0,2 g/l, alors qu’il avait progressé respectivement de 0,6 g/l et de 0,5 g/l aux premier et deuxième trimestres. Le taux protéique (TP), stable depuis le début de l’année, a pour sa part chuté de près de 0,5 g/l. Cette dégradation des taux a touché tous les bassins de production, de façon relativement homogène pour le TP mais plus contrastée pour le TB. En effet, la région Centre a perdu près de 0,4 g/l de TB, contre 0,2 g/l dans le Centre-Ouest et le Sud-Ouest et même un maintien dans le Sud-Est. À 675 euros les 1 000 litres au troisième trimestre, le prix du lait de chèvre payé aux livreurs a perdu 5 euros par rapport à 2017 (-1 %), alors même que le prix de base est resté stable. Cette baisse est ainsi exclusivement imputable à la dégradation de la composition du lait de chèvre évoquée ci-dessus. Régionalement, le repli du prix du lait a été plus important dans le Centre-Ouest (-6 €) et le Centre (-5 €), intermédiaire dans le Sud-Est (-3 €) et finalement assez limité dans le Sud-Ouest (-1 €). Le Centre, région qui bénéficie d’une part importante de production sous AOP, a affiché un prix du lait plus élevé, de 701 euros les 1 000 litres, soit respectivement 6 % et 3 % de plus que dans le Centre-Ouest et le Sud-Ouest. Le prix du lait a en revanche été le plus faible dans le Sud-Est, région dans laquelle la saisonnalité est la plus marquée.
La hausse des charges en élevage pénalise les résultats
Amorcée mi-2016, la hausse des charges en élevage caprin s’est très nettement accélérée au troisième trimestre. À l’indice 102,5 (base 100 = 2015), l’Ipampa lait de chèvre a bondi de près de 3 % par rapport au troisième trimestre 2017 et de 5 % par rapport à 2016. L’intégralité des postes de dépenses s’est orientée à la hausse, mais ce sont les prix de l’énergie et des engrais qui ont particulièrement progressé, respectivement de 19 % et 9 %. Cette tendance haussière devrait encore s’accélérer sur la fin de l’année, d’autant plus que l’aliment acheté, principal poste de dépense en élevage caprin, relativement stable jusqu’ici, a amorcé son envolée en septembre (+2,5 % par rapport à 2017) et devrait impacter le résultat des éleveurs de chèvre sur la fin de l’année.