Le prix du lait en hausse… les charges aussi
Face à la baisse de collecte, le prix du lait de chèvre a poursuivi sa progression en début d’année. Mais la hausse des charges en élevage devrait limiter la progression des produits.
Dans un contexte de demande toujours importante, alors même que la collecte française poursuit son repli, le prix du lait payé aux livreurs a de nouveau progressé au premier trimestre. Il a atteint un nouveau record à 730 €/1 000 l, soit 11 € supplémentaires (+1,5 %/2016). Régionalement, il semble avoir moins progressé dans le Centre (+7 €) et le Sud-Est (+4 €) que dans le Centre-Ouest (+12 €) et le Sud-Ouest (+8 €). Mais la réorganisation des circuits de collecte de certaines entreprises rend la comparaison régionale incertaine. Malgré cette légère convergence, l’écart de prix entre régions demeure important, avec une différence de près de 67 €/1 000 l entre le Centre (786 €/1 000 l), dont la valorisation du lait est marquée par une production importante de fromages AOP, et le Centre-Ouest (719 €/1 000 l).
Hausse du prix de base et amélioration de la composition
Cette hausse est principalement imputable à la progression du prix de base du lait de chèvre (à la composition standard 35 MG/30 MP en vigueur au 1er janvier 2015). Il s’est établi à 645 € les 1 000 litres au 1er trimestre, soit 8 € de plus qu’en 2016 (+1 %), dans la tendance des hausses connues en 2015 et 2016. Le prix de base du lait de chèvre s’est ainsi positionné 96 € les 1 000 l au-dessus du point bas de 2011 et 2012 (+17 %), au plus fort de crise caprine. Le prix de base a été plus élevé dans le Sud-Est (698 €/1 000 l), région qui connaît par ailleurs une amplitude plus marquée sur l’année. Il s’est établi à 672 €/1 000 l dans le Centre, 650 €/1 000 l dans le Sud-Ouest et 635 €/1 000 l dans le Centre-Ouest.
La composition moyenne du lait de chèvre a légèrement progressé par rapport à 2016. Le taux butyreux (TB) s’est stabilisé à 41,6 g/l et le taux protéique (TP) a gagné 0,2 g/l, à 35,3 g/l. Mais cette apparente stabilité masque d’importantes variations mensuelles. Les taux ont en effet bondi en janvier, de 1,6 g/l pour le TB et de 1,1 g/l pour le TP. Leur progression s’est ensuite nettement atténuée en février (+0,3 g/l pour le TB comme pour le TP). La composition du lait livré s’est ensuite très nettement dégradée en mars, chutant de 1 g/l pour le TB et de 0,3 g/l pour le TP.
Les charges en élevage poursuivent leur remontée
La hausse des charges en élevage, amorcée fin 2016, s’est poursuivie au 1er trimestre et devrait grignoter une partie de la hausse des produits. À l’indice 110 au 1er trimestre, l’Ipampa lait de chèvre s’est en effet positionné 2 % au-dessus du niveau de 2016, principalement en raison d’une nouvelle hausse de 1,3 % du prix de l’alimentation achetée, principal poste en élevage caprin, et de l’énergie (+17,5 %/2016), dans le sillage du prix du pétrole.
La hausse du prix du lait au producteur a été accompagnée d’une progression des prix de vente industriels (PVI), à l’inverse de la tendance observée fin 2016. À 110 en avril (base 100 en 2010), l’indice des PVI a progressé de 1 point depuis janvier, se positionnant 1 % au-dessus du niveau du 1er trimestre 2016. Il est tiré à la fois par la hausse du prix de vente des fromages commercialisés sous marques nationales et sous marque de distributeur, signe d’une tension qui s’est accentuée en cette période de creux de collecte.