« Des poules au milieu des chèvres »
« Nous avons placé une quarantaine de poules pondeuses dans nos deux chèvreries pour réduire la présence des insectes, des larves et des parasites. Nos 110 chèvres, conduites en agriculture biologique, ne peuvent pas être traitées avec des produits chimiques de synthèse. Vétérinaire de formation, j’ai d’abord tenté l’expérience avec quelques poules. Ces poules noires et leurs poussins sont des prédateurs naturels des parasites qui affectent les chèvres. Au bout de quelque temps, l’impact des parasites sur la santé des chèvres a été réduit de manière significative. Les poussins surtout mangent les larves de mouches qui sont beaucoup moins présentes près des chèvreries ou dans la salle de traite.
Les poules choisissent des points de couchage précis, ce qui facilite le nettoyage quotidien. Il faut aussi placer l’aliment des chèvres suffisamment en hauteur pour que les poussins ne les souillent pas avec leurs pattes. Les deux espèces s’entendent très bien ensemble. Ils semblent même être de grands amis. La présence des chèvres éloigne les renards et les poussins s’allongent parfois sous les chèvres pour profiter de leur chaleur.
Nous avons effectué de nombreuses expériences et il semble que l’idéal soit 15 à 20 poules, et leurs poussins, pour 300 m². Au-delà, la saleté et les mauvaises odeurs sont difficiles à garder sous contrôle. Les poules mangent les graines de toutes sortes tombant de la mangeoire ou présentes dans les excréments des chèvres. En grattant la litière, elles favorisent l’aération et donc la transformation en compost. Les chèvres ne cherchent pas non plus à manger sur le sol. Les œufs, une vingtaine par jour, sont vendus à la boutique, en même temps que nos fromages lactiques et nos yaourts. Nous gardons les poulets uniquement pour notre consommation. Je prévois d’autres essais d’association avec des pintades et des dindes, pour les prairies cette fois."