Dossier
Une case saine pour un veau sain
Confortablement et proprement logés, les veaux doivent aussi absolument ingérer au plus tôt un colostrum de qualité pour demeurer en bonne santé.
A cheptel identique, le premier moyen d’accroître le nombre d’animaux produits est de réduire le taux de mortalité des veaux nouveau-nés. Cela freinera l’éro- sion des tonnages de viande issus du cheptel français, mais permettra surtout d’améliorer le revenu de leurs proprié- taires. D’après une enquête supervisée par l’Institut de l’élevage, le taux de mortalité moyen des veaux de 0 à 6 mois en cheptel allaitant est d’un peu plus de 8,3 %. Ce chiffreestbasé surlesdonnéesdelaBDNI.Il a été établi pour cinq années consécutives (de 2005 à 2009). Sujet à d’assez sensibles variations selon la race et le type d’élevage pris en compte (voir aussi Réussir Bovins/Viande n° 191 mars 2012), il oscille de 4 à plus de 16 %.
Globalement, les conditions de vêlage ont une incidence forte. Mais ces problèmes (veau mort avant vêlage, positionnement, veau mal formé ou trop gros, vêlage sur primipares...) ne sont pas faciles à contourner. C’est sur les pertes ayant lieu dans les jours ou semaines qui suivent le vêlage que la marge de manœuvre semble la plus importante, avec des progrès potentiels non négligeable pour les élevages les plus touchés. « 80 % des élevages présentent un taux de veaux malades inférieurs à 20 %. À l’inverse, 80 % des veaux à diarrhées se trouvent dans 20 % des élevages. La norme, pour un cheptel, est de moins de 15 % de veaux malades. Tout troupeau qui ne se trouve pas dans cette situa- tion peut l’améliorer en adaptant sa préven- tion », rappelle Didier Guérin, directeur du GDS de la Creuse.
Différentes études montrent que le respect des règles d’hygiène en matière de logement des veaux et l’ingestion très précoce du colostrum permettent de réduire notablement le taux de mortalité dans les élevages où il est élevé. Un constat plus facile à énoncer qu’à appliquer. Mais travailler sur la prévention est plus payant que jouer au pompier une fois l’incendie déclaré. « Une vache, c’est comme un avion, il vaut mieux faire les réglages lorsque l’avion est au sol (vache avant vêlage) que de devoir réparer en plein vol (une fois les veaux nés et malades) », prévient le GDS de Saône-et-Loire. C’est d’autant plus vrai dans les troupeaux de grande dimension où l’accroissement du nombre d’UGB/UTH fait qu’il devient de plus en plus difficile de résoudre un problème dans l’urgence.
Dossier
Ambiance et hygiène : deux volets clés à respecter p.24
Le confort, c'est aussi la température p.30
Cinq litres de colostrum le plus tôt possible p.36
Une dynamique de contamination à connaître p.38