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Un troupeau allaitant de plus en plus bigarré

Les races allaitantes ne sont pas égales face à la décapitalisation. Alors que la charolaise et la blonde d’Aquitaine accusent une forte réduction de leurs effectifs, la limousine se maintient et l’aubrac, même, prend de l’ampleur. Ces trajectoires contrastées sont d’abord liées au territoire.

<em class="placeholder">Graphique des effectifs par race de vaches à viande depuis 2008</em>
Graphique - Un troupeau allaitant de plus en plus bigarréEffectifs par race de vaches à viande depuis 2008
© Source : BDNI

Alors que deux vaches sur cinq étaient charolaises il y a quinze ans, l’effectif de la race, à 1,23 million de vaches, s’approche aujourd’hui de l’effectif limousin, qui se maintient à 1,05 million de vaches. Comment expliquer ces trajectoires contrastées ?

La décapitalisation d’abord hors bassin

« Le principal facteur est lié au territoire », révèle Caroline Monniot, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage. La décapitalisation bovine touche plus fortement les zones de polyculture élevage ou du Grand Ouest dans lesquelles l’attrait pour les cultures est marqué. « Or, ces régions comptent une plus grande proportion d’élevages de vaches charolaises et blondes d’Aquitaine : ces races sont donc mécaniquement plus touchées par la décapitalisation. » Leurs effectifs ont chuté de 28 % entre 2008 et 2023 pour la race charolaise, et 23 % pour la blonde d’Aquitaine. « On constate cependant un rythme de décapitalisation plus lent dans le grand bassin allaitant (de l’ordre de -1,5 % par an) », souligne l’Institut de l’élevage dans un dossier publié décembre 2022. Ce qui expliquerait le maintien des races limousines (1,05 million de vaches) et salers (200 000 vaches), majoritairement élevées dans leurs berceaux d’origine.

L’aubrac se développe à contre-courant

L’aubrac, quant à elle, contredit les tendances et affiche une impressionnante augmentation du cheptel : + 70 % de vaches depuis 2008, pour atteindre un effectif total de 250 000 vaches en 2023. « Cette race s’est maintenue et a progressé au sein de son bassin. La hausse du cheptel correspond à la conversion d’élevages laitiers en élevages allaitants dans le Massif central, notamment en Haute-Loire, décrit Caroline Monniot. Dans les zones de massifs, cette conversion est intervenue plus tard que sur le reste du territoire, où elle s’est opérée dans les années 1990 et 2000. »

La parthenaise connaît elle aussi une belle remontée. Elle compte 54 370 vaches en 2023, soit 26 % de plus qu’en 2014. L’Angus, enfin, affirme son développement sur l’Hexagone. La race anglo-saxonne, encore confidentielle il y a quinze ans, a explosé pour atteindre aujourd’hui 14 570 vaches. « Dans l’ensemble, les races rustiques essaiment hors de leur bassin. On les retrouve sur des terrains moins faciles, parfois peu portants, parfois très secs, qu’elles réussissent à valoriser grâce à leur rusticité, évoque l’experte. L’Angus en particulier attire par sa précocité et sa capacité de finition, et jouit auprès des consommateurs d’une excellente réputation grâce à son persillé et à la puissance du marketing anglo-saxon. »

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