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René Faucher, directeur de la SAS Marché au cadran arédien
« L’ouverture du cadran arédien est prévue en décembre »

Le foirail de Bourdelas entame sa mutation pour passer d’un marché de gré à gré à un marché au cadran à Saint-Yrieix-la-Perche, en Haute-Vienne. Son ouverture est prévue en décembre.

René Faucher, est le directeur de la SAS Marché au cadran arédien, laquelle est en charge de mener à bien la transformation du marché de Saint-Yrieix-la-Perche. De marché de gré à gré ce dernier sera désormais exclusivement un marché au cadran.
© DR
Quelle est la date prévue pour l’ouverture du marché au cadran arédien ?  

René Faucher Le permis de construire a été validé début décembre 2017. Après les appels d’offres, les travaux vont démarrer en avril. Ils doivent durer environ huit mois. L’ouverture est donc prévue fin 2018 mais rien n’a encore été décidé pour savoir quel jour de la semaine il aura lieu. On va se servir d’une partie de la halle de l’actuel marché pour les aires de circulation des animaux. Salle de vente et bureau d’accueil seront contiguës et déborderont sur l’actuel parking. L’architecte, Clément Le Page, a déjà œuvré pour les marchés d’Ussel (Corrèze) et des Hérolles (Vienne). Le fonctionnement sera similaire à ce qui est actuellement pratiqué sur les autres marchés au cadran. Il est prévu d’y vendre bovins et ovins.

Quel est le budget de ces aménagements ?

Le fait de disposer des installations déjà existantes (halle couverte, bâtiment administratif, salle de restauration, parking, …) a limité les dépenses. L’investissement est de 2,5 millions d’euros subventionné à hauteur de 40%. Reste 1,5 million d’euros à la charge de la collectivité. C’est un projet porté par la communauté de commune de Saint-Yrieix-la-Perche. C’est elle qui fait l’investissement. Elle devrait ensuite confier la gestion et le fonctionnement de cet outil à la SAS Marché au cadran arédien.

Sur quelles bases vous êtes vous projeté en termes d’apport pour équilibrer les coûts de fonctionnement ?

On table sur 20 000 bovins/an soit une moyenne de 400 bovins/marché. Une pré-étude réalisée début 2016 indiquait qu’il y avait 80 000 vaches mères dans un rayon de 35 km autour de Saint-Yrieix-la-Perche et 190 000 dans un rayon de 70 km avec pratiquement 100% de cheptels limousins. Actuellement 200 éleveurs se sont engagés en prenant une part sociale de 200 euros dans la SAS. Il nous reste encore un an pour aller voir un maximum d’éleveurs afin de leur expliquer le fonctionnement d’un marché au cadran. On cherche d’abord à promouvoir ce marché auprès des éleveurs car si les animaux sont suffisamment nombreux sur le marché, les acheteurs seront de toute façon eux aussi au rendez-vous.

Les marchés au cadran sont connus pour commercialiser principalement du maigre or Saint-Yrieix-la-Perche se situe dans une zone où il y a une dominante de naisseurs-engraisseurs. Comment allez-vous vous adapter ?

L’étude réalisée en 2016 indique que dans un rayon de 35 km autour de Saint-Yrieix-la-Perche, 70% des animaux étaient vendus finis. Quand on élargit le cercle à 70 km, la proportion entre le bétail maigre et le bétail fini s’équilibre à 50/50.

Les naisseurs-engraisseurs sont réticents à l’idée d’amener des lots de taurillons par crainte des accidents. Nous avons donc retenu la possibilité de filmer leurs lots en ferme avec des caméras haute définition. Au lieu de déplacer les bêtes physiquement, on va les déplacer virtuellement. Les images réalisées par nos soins seront normées et visibles sur écran le jour de la vente avec le poids des animaux. Sur le cadran seront simultanément affichées toutes les données habituelles relatives au lot filmé. Les taurillons finis se prêtent bien à cette nouvelle façon de procéder dans la mesure où, contrairement à des femelles, il n’y a pas le risque d’avoir un excès de finition. En JB limousin, les conformations sont assez standard avec environ 80% de U. Ce qui compte le plus est le rapport entre le poids et l’âge. On n’exclut pas d’élargir ces ventes par vidéos à d’autres catégories de bovins et en particulier des broutards issus d’élevages éloignés proposant des lots de dimension conséquente.

Qu’en pensent les acheteurs ?

Au début ils étaient surpris, voir même très réservés par ces ventes par vidéos interposées. Ils nous disent désormais pourquoi pas, il faut essayer. Ils reconnaissent que l’évolution des moyens techniques permet désormais de proposer des images de bonne qualité. Il n’en demeure pas moins que, même si c’est un service supplémentaire, le marché restera basé sur des animaux présents dans le ring le jour de la vente.

On table sur 400 bovins/marché

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