Les bovins sont sensibles à la musique
Enrichir l’environnement des veaux, relaxer le troupeau, masquer des bruits gênants… Diffuser de la musique dans les bâtiments d’élevage bovin revêt plusieurs intérêts pour le bien-être animal, à condition de bien la choisir, selon Pauline Garcia, comportementaliste animalière et éleveuse.
Enrichir l’environnement des veaux, relaxer le troupeau, masquer des bruits gênants… Diffuser de la musique dans les bâtiments d’élevage bovin revêt plusieurs intérêts pour le bien-être animal, à condition de bien la choisir, selon Pauline Garcia, comportementaliste animalière et éleveuse.

L’ouïe des bovins est beaucoup plus développée que celle des humains. Ils perçoivent les sons jusqu’à une fréquence de 40 000 Hz (les fréquences des ultrasons se situent au-delà de 20 000 Hz). De plus, les bovins sont perturbés par les changements soudains de leur environnement sonore et ont besoin d’un temps pour s’y adapter. « Des études ont montré que la production laitière augmente avec la diffusion de musique à fréquence basse, en l’occurrence de la musique classique », a expliqué Pauline Garcia, comportementaliste animalière et éleveuse de salers dans le Cantal, à l’occasion d’une conférence sur le stand d’Eliance lors du Salon de l’agriculture à Paris. L’effet relaxant pour les vaches, qui se reposent, ruminent mieux et lâchent en conséquence plus facilement leur lait, est ici avancé.
Tout est question de styles et de rythmes
« Les bovins sont dans le confort avec des sons sobres, naturels, doux et fluides », illustre la spécialiste. La musique classique, la musique instrumentale indienne, la country et le jazz ou encore des bruits de nature sont favorables. Si on diffuse du hard rock, du rock, du rap, du hip-hop, de la musique latino ou folklorique l’effet est contre-productif. Pauline Garcia conseille d’adapter le volume en observant les réactions et d’allumer la musique sur une partie seulement de la journée, par exemple la fin de matinée puis le début d’après-midi. « La musique a aussi un effet sur l’humain : s’il se sent bien dans le bâtiment, il envoie des signaux corporels apaisants et interagit de façon plus souple avec ses animaux. »
Diffuser une radio où les gens parlent beaucoup ou bien des livres audio fait découvrir aux bovins des voix différentes de celles des personnes qui s’occupent d’eux. Ils seront moins surpris quand les vétérinaires ou autres visiteurs vont se mettre à parler près d’eux.
« Le bruit des cornadis qui claquent juste à côté de leurs oreilles est perturbant pour les bovins », ajoute Pauline Garcia. Il existe des tampons en plastique à ajuster pour amortir le bruit, mais il reste des progrès à faire dans leur conception. La spécialiste conseille de mesurer à l’aide d’un testeur de décibels le niveau sonore dans le bâtiment avec les équipements mécaniques en marche pour situer l’environnement dans lequel baigne le troupeau.