Les bovins sont sensibles à la douleur
Comme tous les animaux, les bovins
sont sensibles à la douleur.
C’est en particulier vrai
lors des vêlages difficiles
et cela concerne alors
autant la vache que le veau.
la génétique du troupeau pour avoir des vêlages les plus faciles possible
est le moyen le plus aisé pour limiter
le phénomène de douleur de la mère
et du veau au moment du vêlage.
« Chez les animaux de rente, l’absence de douleur et de stress va dans le sens d’un meilleur niveau de production », souligne Cédric Debattice, responsable technique pour le laboratoire Boehringer Ingelheim. Ce thème de la douleur des bovins dans les élevages a été au cœur des débats lors d’un colloque organisé par ce laboratoire à l’attention de vétérinaires.
La douleur n’est pas forcément uniquement consécutive à une atteinte physique de l’animal. D’après une étude menée en Écosse, les stress sociaux ont un impact sur les niveaux de production. Cela inclue la densité des animaux dans les bâtiments d’élevage mais également les phénomènes d’interaction et d’agression entre bovins, lesquels sont le plus souvent liés à la concurrence pour l’alimentation ou d’autres ressources. « Les changements de groupe (bien avant ou proche du moment du vêlage) sont l’une des formes les plus puissantes de stress et sont souvent négligés. Il y a des éléments génétiques qui expliquent un comportement agressif, et l’identification d’un « fauteur de troubles » peut éviter de perturber l’ensemble du groupe », souligne cette étude écossaise.
Mortinatalité, mortalité néonatale mais aussi mortalité des veaux nés vivants
C’est toutefois au moment de la mise-bas que le phénomène de douleur est généralement le plus manifeste. Des études de vétérinaires néo-zélandais ont permis d’évaluer la douleur des animaux au moment du vêlage en la hiérarchisant sur une échelle de 0 à 10. Ils ont donné une note de 7-8 pour une dystocie(1) modérée, et de 10 pour les césariennes. « Administrer des analgésiques efficaces et des anti-inflammatoires à des vaches souffrant de dystocie est donc susceptible d’améliorer le bien-être des vaches et éventuellement leur productivité ainsi que la fertilité », a indiqué Cédric Debattice.
Mais si les vaches souffrent en cas de vêlages difficiles, elles ne sont pas les seules. Leurs veaux sont tout autant concernés, mais ce phénomène de douleur lors d’une extraction forcée n’est généralement pas prise en compte.
« La mortinatalité et la mortalité néonatale sont les problèmes majeurs associés à la dystocie. Des études ont montré que les vêlages assistés par les agriculteurs sont associés à un taux de mortinatalité de 18 %, généralement due à l’anoxie et aux traumatismes », rapporte Cédric Debattice. Mais la survie des veaux nés vivants est également affectée. Au cours des premières semaines de vie, les veaux nés d’un vêlage assisté sont trois fois plus susceptibles de mourir que les veaux nés sans assistance.
Perte de vigueur et diminution du transfert d’immunité
À signaler également que le taux de survie diminue lorsque le nombre de personnes assistant le vêlage augmente. Le nombre de traitements de santé chez les veaux avec présentation anormale est également plus élevé, probablement en raison de la mauvaise santé chez les veaux dystociques, notamment des problèmes respiratoires et digestifs.
Les études comparant le comportement des veaux nés sans assistance avec ceux provenant d’un vêlage dystocique ont en outre montré une diminution de vigueur chez les veaux assistés pendant la première heure du post-partum : seuls un tiers de ces veaux ont atteint la mamelle dans les trois heures. Cela a conduit à une diminution du transfert de l’immunité chez les veaux dystociques.
(1) Mise-bas douloureuse.