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Hervé Drouvin dans la Somme : « les pulpes de betteraves surpressées moins intéressantes à moyen terme »

silo pulpe betterave surpressée
© J.-C. Gutner

« Installé à Airaines dans la Somme, j’engraisse 200 jeunes bovins par an, à 80 % Charolais, et je suis polyculteur (betteraves sucrières, céréales et colza). Les pulpes de betteraves surpressées entrent historiquement dans les rations d’engraissement et permettent d’avoir un coût de ration plus faible qu’à base d’ensilage de maïs. Depuis quelques années, les sucreries — qui sont aussi des coopératives — ont indexé leur tarif sur celui d’autres aliments disponibles sur notre territoire, c’est-à-dire sur le maïs. Aujourd’hui, les producteurs peuvent toucher la pulpe entre 25 et 32 euros la tonne livrée, selon la distance à l’usine, soit 100 euros/tMS. C’est aussi le coût rendu silo d’un ensilage de maïs avec un rendement de 15t MS/ha. La pulpe conserve toutefois un atout important : elle ne mobilise pas de foncier. Même si des soucis de conservation (pulpes grasses, avec des silos qui s’effondrent) peuvent parfois être rencontrés par certains éleveurs, que des adjuvants de sucrerie présents dans les pulpes peuvent entraîner des problèmes d’assimilation de la vitamine B1 et du cuivre pour les jeunes bovins et qu’en ration 100 % pulpes surpressées, le GMQ moyen ne dépasse pas 1 400 à 1 450 g/jour, ce coproduit reste une valeur sûre et importante pour l’engraissement dans notre région.

Cette année, la campagne a été marquée par la sécheresse sur une partie de notre zone et la jaunisse. Une baisse globale de 5 % des disponibilités en pulpes surpressées pour les éleveurs est annoncée. S’adapter ne sera pas difficile. (Il y aura une baisse plus forte des quantités de pulpes déshydratées). Pour les trois prochaines années, avec la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes, on ne prévoit pas de bouleversement.

À moyen terme par contre, le développement très important de la méthanisation dans la région concurrencera aux achats les éleveurs. Ces unités chercheront à coup sûr de la pulpe.

Nous avons la chance de pouvoir faire du maïs dans nos régions. Il est probable que de plus en plus d’engraisseurs en cultivent davantage pour les jeunes bovins. Je suis aussi président de l’organisation de producteurs Cobévial (750 adhérents, 35 000 bovins dont environ 8 000 jeunes bovins et 400 000 porcs). Nous proposons des contrats avec prix minimum garanti (1) de 3,75 euros/kg C jusqu’à fin mars, et 3,70 euros/kg C sur le reste de 2021. C’est un engagement fort, et il sécurise le travail des engraisseurs. »

(1) À partir d’un coût de production établi par la chambre d’agriculture et d’une rémunération horaire du temps de travail sur la base de 2 Smic. Si le marché est au-dessus du prix minimum garanti, les prix y sont ajustés. S’y ajoutent des compléments de prix jusqu’à 20 euros par jeune bovin et des dividendes (22 euros en 2019).

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