Concours d’animaux de boucherie : moins de tarifs records cette année
Les concours d’animaux de boucherie qui ont traditionnellement lieu au cours des semaines précédant Pâques se sont traduits par un recul d’environ 30% du nombre d’animaux en lice. La plupart étaient vendus le soir du concours.
Les concours d’animaux de boucherie qui ont traditionnellement lieu au cours des semaines précédant Pâques se sont traduits par un recul d’environ 30% du nombre d’animaux en lice. La plupart étaient vendus le soir du concours.
« L’ambiance était forcément plus triste cette année sur nos concours compte tenu du contexte mais l’essentiel des animaux ont pu être vendu. Pour nous organisateurs, c’est l’essentiel. » soulignait Jean-Yves Renard, président de la fédération des concours d’animaux de boucherie à l’issue de son périple sur les routes de France pour faire la tournée de la plupart de ces manifestations qui ont rituellement lieu au cours des semaines précédant Pâques. Certains avaient préféré les annuler, mais la plupart de ces concours ont malgré tout été organisés avec souvent la volonté de limiter les frais liés à leur organisation.
Il ne fallait pas trainer
Covid oblige, ils se sont tous déroulés sur seulement une journée. « Cette année il ne fallait pas trainer pour enchainer l’installation des animaux, le jugement puis les ventes, le tout avec un très strict respect des règles sanitaires » observe Jean-Yves Renard. L’habituel côté convivial de ces manifestations mêlant souvent avec bonheur le grand public aux professionnels en a forcément pâti. Pas de de belles entrecôtes ni de pavé saignant au menu ! L’heure était forcément à l’austérité à l’heure du casse-croute.
Au final, le nombre d’animaux engagés est estimé en recul d’environ 30% comparativement aux apports des éditions du printemps 2019. La plupart des championnes ont été vendues de 7 à 10 € du kilo de carcasse. Il y a surtout eu moins de tarifs records comparativement aux années précédentes. A signaler un 15 € du kilo carcasse au Cateau-Cambrésis dans le Nord et les 14,60 € de la championne Limousine de Baraqueville dans l'Aveyron. Les acheteurs auraient dans l’ensemble fait nettement moins de « folies » qu’à une certaine époque quand le prix atteint pour quelques très rares animaux en tête de classement devenait totalement déconnecté du prix de la viande en rayon. A l’initiative d’Interbev, un Grand Prix Label Rouge a été mis en place, sur tous les concours reconnus par la FNCAB. Cette récompense s’inscrit dans la volonté nationale de développer les viandes label rouge.
« C’est dommage que ces manifestations n’aient pas permis cette année de communiquer avec le grand public autour de la viande et de l’élevage allaitant. » regrette Jean-Yves Renard. « Ce sont de très belles occasions pour faire passer des messages. »
Chez les éleveurs, la progression du prix de revient des rations nécessaires à la finition de ces animaux très haut de gamme est souvent revenue au fil des discussions à l’heure du sandwich. « Avec ce type d’animaux, le coût journalier de la ration les derniers mois de l’engraissement avoisine désormais très vite les 5 €/tête/jour. Sur des durées de finition qui approchent souvent 8 à 10 mois finir ces animaux très haut de gamme représente un investissement de plus en plus conséquent."
Davantage de tempes grisonnantes
Autre préoccupation de Jean-Yves Renard, le vieillissement des personnes gravitant autour de ces concours. Il était d’autant plus net cette année que seuls les éleveurs, le jury et les acheteurs fréquentaient les travées. Quand elles sont simultanément arpentées par le grand public et des éleveurs venus voir les animaux les tempes de plus en plus grisonnantes des fidèles participants seraient moins visible. « C’est bien entendu à nuancer selon les différentes zones d’élevages." Il y a encore dans les rangs des engraisseurs des bêtes de forme bien des jeunes éleveurs passionnés mais leur nombre ne sera manifestement pas suffisant pour compenser les nombreux départs en retraite. « Dans les cinq à dix ans à venir, cela risque de nous jouer des tours. Et ce qui m’inquiète tout autant est que l’on retrouve ce même phénomène dans les rangs des bouchers. Et en particulier de ceux qui prennent le temps et ont aussi toutes les connaissances nécessaires pour venir acheter eux-mêmes leurs animaux sur pieds. »