Bonnes performances de l’agriculture de conservation des sols en zones sèches
Une récente étude publiée dans la revue Nature scientific report montre que l’agriculture de conservation des sols a de bonnes probabilités de dépasser les rendements de l’agriculture conventionnelle dans les régions sèches.
Une récente étude publiée dans la revue Nature scientific report montre que l’agriculture de conservation des sols a de bonnes probabilités de dépasser les rendements de l’agriculture conventionnelle dans les régions sèches.
L’agriculture de conservation des sols présente de meilleures performances de production que le système sans labour et a plus de 50% de chances de surpasser l’agriculture conventionnelle dans les régions du monde les plus soumises au stress hydrique. Voilà ce que confirme une étude récemment publiée dans la revue Nature scientific report par plusieurs chercheurs de l’Inrae, du Cirad et d’AgroParisTech.
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« Un de mes doctorants a récupéré toutes les études expérimentales sur le sujet. L’intérêt de cette méta-analyse : on obtient des résultats robustes », explique David Makowski, directeur de chercher à l’Inrae au département environnement et agronomie et coauteur de l’étude.
Les différences de rendements ont été estimées à l’aide d’algorithmes d’apprentissage automatique formés par 4403 observations de rendement sur 8 espèces de cultures provenant de 413 publications.
Aller au-delà du non-labour
« L’agriculture de conservation des sols se base sur trois piliers : le non-labour, la rotation des cultures et la conservation des résidus de culture en surface, rappelle David Makowski. Notre étude montre un écart important entre les résultats obtenus selon les pratiques. Pour avoir les meilleurs rendements, il faut appliquer les trois piliers ensemble ». Un résultat qui expliquerait en partie la grande variété des observations dans les différentes études, selon le chercheur.
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L’étude montre aussi que l’agriculture de conservation des sols est d’autant plus performante qu’elle est ciblée sur des régions touchées par le stress hydrique et sur des cultures spécifiques. Ainsi l’agriculture de conservation des sols, associée à la fertilisation et à la lutte contre les mauvaises herbes et les ravageurs, est susceptible d’entrainer un gain de rendement par rapport à l’agriculture de conservation en Amérique du Nord-Ouest pour l’orge de printemps, le maïs, le sorgho, le tournesol, et le blé d’hiver.
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En Amérique du Nord-Est et en Europe, les cultures ayant des chances de présenter un meilleur rendement en agriculture de conservation des sols sont l’orge de printemps, le maïs, le soja et le blé d’hiver.
La France n’est pas la zone où on a le plus de chance de gagner du rendement
Quid de la France ? « La France n’est pas la zone où on a le plus de chance de gagner du rendement avec l’agriculture de conservation des sols, à l’exception de son extrême sud. En Europe, le pays le plus concerné est l’Espagne », commente David Makowski. Un résultat voué à changer avec le changement climatique ? C’est justement ce sur quoi travaille une équipe de chercheurs de l’Inrae nous explique-t-il. « Nous étudions les performances du système en simulant l’évolution du climat à l’horizon 2050 et 2100 », précise-t-il. L’étude devrait être publiée avant l’été.
Comparaison des rendements entre l’agriculture de conservation des sols et l’agriculture conventionnelle