Les atouts d’un atelier ovin complémentaire en bio
La production ovine se marie très bien avec la vigne, l’arboriculture, les grandes cultures ou l’élevage bovin laitier. Exemples bio dans le Grand Est et dans le Nord.
La production ovine se marie très bien avec la vigne, l’arboriculture, les grandes cultures ou l’élevage bovin laitier. Exemples bio dans le Grand Est et dans le Nord.
Nombreuses sont les exploitations en agriculture biologique qui décident de se diversifier en créant un atelier ovin. Les moutons apportent de nombreux avantages, surtout pour des fermes tournées au préalable uniquement vers les productions végétales que ce soit en arboriculture, en maraîchage ou pour la production de céréales. Les moutons apportent un intérêt particulier dans la gestion de la biodiversité et la fertilité des sols. Ils permettent aussi de renforcer la trésorerie de l’exploitation. Deux publications récentes de la Fnab le rappellent.
Un intérêt particulier dans les vignes et les vergers
En Alsace, le domaine viticole Muller travaille avec un berger bio. Les brebis pâturent les vignes un mois et demi de fin juin à mi-août. Les brebis réduisent les feuilles des vignes trop vigoureuses, ce qui permet d’augmenter la qualité des raisins sans avoir recours à un effeuillage mécanique. Ce sont environ 150 brebis qui pâturent en restant deux à quatre jours sur chaque parcelle. Les feuilles de vignes sont appréciées des brebis qui y trouvent une ressource fourragère appétente pendant la période d’été souvent très sèche. Un partenariat s’est mis en place entre le berger et le vigneron qui s’aident pour la surveillance du troupeau et la mise en place des filets.
Toujours en Alsace, un système d’échange entre berger et arboriculteur est aussi mis en place à la ferme de Rolli. Les moutons pâturent toute l’année les 25 ha de pommiers. Les brebis doivent être enlevées à la fin de l’été pour éviter de récolter déjections et pommes lors du ramassage mécanique. L’arboriculteur apprécie particulièrement le rôle des moutons à l’automne qui se régalent des feuilles de pommier et qui permet de réduire le risque de tavelure dans les vergers.
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Dans les Ardennes, vaches et moutons sont complémentaires pour valoriser les prairies. La pratique de pâturage mixte favorise la pousse du ray-grass, qui possède une bonne valeur alimentaire et permet de diminuer tris et refus. « En 2015, nous avons réfléchi à la mise en place d’une troupe de moutons pour préparer l’installation de mon fils sur le Gaec, témoigne Laurent Cousin, producteur de lait. Nous sommes satisfaits de ce choix qui permet de valoriser les pâtures à l’automne grâce aux brebis et de réduire la pression parasitaire. Cela nous permet aussi de diversifier la trésorerie du Gaec et de sécuriser nos revenus. »
Lire aussi : Ovins et grandes cultures
Dans le Nord, la ferme de Bernard et Yves Carpentier associe grandes cultures et élevage ovin. Leur centaine de brebis de race Boulonnaise pâture sur les prairies temporaires et sur les couverts végétaux au cours de l’automne. Les brebis fertilisent les sols en apportant du fumier directement lors du pâturage des brebis ou grâce aux effluents exportés des bâtiments. L’atelier ovin contribue également à améliorer le stock de matière organique disponible grâce aux légumineuses prairiales nouvellement implantées (mélanges fabacées-graminées). « Si j’arrêtais les moutons, je crois que j’arrêterai tout. Parce que je considère que ça n’a pas de sens d’avoir une ferme s’il n’y a pas d’élevage. Tout l’intérêt des cultures, c’est qu’à un moment, il y ait des bêtes dessus. Les animaux ramènent de l’intérêt à la ferme, c’est un système fascinant comparé aux grandes cultures seules. »
En savoir plus
Un guide et un article sur produire-bio.fr
Bio en Hauts-de-France a publié un guide de 44 pages Réintroduire un élevage sur ma ferme où 20 producteurs bio témoignent sur les vertus de la polyculture élevage.
Bio en Grand Est livre des retours d’expériences après avoir Diversifier sa ferme bio par des ovins.