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[Elevage bio] À l'EARL de l'Epannerie, les veaux commencent à pâturer à 15 jours

Installé en bio dans la Manche, David Barbot élève ses veaux femelles nés au printemps dans un enclos aménagé, dès l’âge de 10 jours. Un système bon pour les veaux et l’éleveur, résume-t-il.

Quand il s’est installé en 1999, David Barbot avait déjà en tête de passer un jour en bio. Mais le projet de conversion est finalement resté en stand-by pendant dix-sept ans. « Je me suis installé jeune, à 23 ans. À l’époque, le bio était moins répandu. Je n’avais pas trop d’assurance. Par prudence, j’ai préféré rester en système conventionnel mais très pâturant. »

Puis il franchit le pas en 2016 avec des objectifs clairs. « Je cherche à dégager suffisamment de revenu tout en simplifiant mon travail », a expliqué David Barbot lors d’une journée consacrée aux veaux bio, organisée par la chambre d’agriculture de Normandie. Et visiblement, il y est parvenu. Avec son troupeau de 70 vaches, il livre environ 320 000 litres de lait à Danone (marque Les 2 vaches).

Des vêlages groupés au printemps et en automne

 © F. Mechekour
© F. Mechekour

Lire aussi : Sept conseils pour faire pâturer les veaux dès 15 jours

La sortie des veaux femelles nés au printemps dans un enclos aménagé est un des leviers utilisés depuis trois ans pour simplifier le travail. Un lot de dix à douze animaux est concerné chaque année. En effet, pour produire du lait toute l’année et valoriser la pousse d’herbe d’automne, David Barbot a opté pour deux périodes de vêlages : une au printemps (40 % du troupeau) et l’autre en automne.

Par ailleurs, un bon tiers des femelles du troupeau (vaches et génisses) sont inséminées avec de la semence de taureaux blanc bleu belge. Dans ce cas, les veaux sont vendus à l’âge de 2 à 3 semaines.

Concrètement, les veaux concernés par l'élevage en extérieur sont laissés au minimum une semaine avec leur mère. Puis ils passent en case individuelle pendant trois jours afin de les habituer à boire avec une tétine. Les veaux sont ensuite mis dans l’enclos aménagé. Ils y restent jusqu’à l’âge de 8 mois pour certains.

Deux bacs à tétines, un râtelier à foin et trois niches

 

 
Un milk-bar avec dix tétines et un second avec cinq tétines, un râtelier à foin... sont mis à la disposition du lot d’une dizaine de génisses. © F. Mechekour
Un milk-bar avec dix tétines et un second avec cinq tétines, un râtelier à foin... sont mis à la disposition du lot d’une dizaine de génisses. © F. Mechekour

 

Les génisses passent à un repas par jours (5 à 7 l de lait par jour) dès qu’elles sortent dehors. Elles sont sevrées à 3-4 mois. David Barbot a installé deux bacs à tétines (15 places au total) pour éviter les bousculades lors des buvées. La laiterie étant située à une trentaine de mètres de l’enclos, le lait est acheminé à l’aide de bidons. « J’ai mis trois niches pour que les génisses puissent s’abriter. Mais elles ne servent à rien. Les génisses préfèrent rester sous les pommiers. »

Elles commencent à « s’amuser » avec l’herbe dès 15 jours. Durant cette phase d’élevage, l’éleveur leur distribue en moyenne 1 kg/j d’un concentré fermier à base de maïs grain et de méteil grain et parfois un peu de luzerne déshydratée achetée en big-bag (400 €/t). Elles ont du foin dans un râtelier et de l’eau à volonté.

Projet de tourner sur quatre paddocks

David Barbot ne reviendrait pas en arrière. « Les veaux élevés dehors sont en meilleure santé. Je les trouve plus épanouis. » La croissance des génisses est au rendez-vous. Elles vêlent en moyenne à 28 mois. Le tout sans recourir à un taureau pour les rattrapages.

De son côté, l’éleveur apprécie la simplification du travail. « Comme les veaux sont en meilleurs santé, j’interviens rarement. Je dois seulement leur apporter du lait et des concentrés une fois par jour. Je n’ai pas besoin de les pailler ni de curer la nurserie. L’idéal serait de pouvoir tourner sur quatre paddocks. Mais il faudrait plus de surfaces. »

David n’exclut pas à terme de loger à la même enseigne les veaux nés en automne à condition de pouvoir leur aménager des enclos à proximité de la salle de traite. « Sinon, il faudra que j’aménage un système de transfert pour le lait. » Les conditions météo de l’automne et l’hiver ne sont en revanche pas considérées comme une contrainte majeure par l’éleveur. « En Normandie, on risque de se prendre quelques averses, mais braver la pluie ce n’est rien à côté de l’amélioration globale du confort de travail. » 

À retenir

•Vêlages groupés au printemps et en automne
•Veaux nés au printemps sortis dès 10 jours
•Projet de sortir les veaux nés en automne
•Gain de temps
•Veaux en meilleure santé
•28 mois d’âge au premier vêlage

Les mâles croisés viande restent sous leur mère deux à trois semaines

 

 
 © EARL de l'Epannerie
© EARL de l'Epannerie

 

Les vaches non retenues pour assurer le renouvellement et les génisses décalées par rapport aux deux périodes de vêlage (printemps et automne) sont inséminées avec des doses de semences de taureaux blanc bleu belge. Élevés sous la mère pendant deux à trois semaines, les meilleurs partent actuellement (septembre 2020) à 250 euros contre 120 euros pour un croisé holstein x normand.

Depuis cette année, David Barbot a opté pour le croisement laitier sur une partie du troupeau. Les normandes sont croisées avec du holstein et vice et versa. « Mon objectif est d’améliorer la rusticité des animaux. J’inséminerai les croisées de première génération avec des taureaux de race jersiaise ou de la rouge scandinave pour continuer à bénéficier de l’effet d’hétérosis. »

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