Aller au contenu principal

Renforcer la sécurité en élevage, une nécessité pour les intervenants extérieurs comme pour les éleveurs

Innoval et Gènes diffusion s’associent pour promouvoir la sécurité au travail, dans les élevages. Sur le terrain, l’inséminateur travaille souvent seul. La contention des animaux est donc primordiale pour que sa mission soit efficace.

« La sécurité d’abord ! » Vous avez peut-être déjà vu cette accroche affichée sur la voiture de votre inséminateur Gènes Diffusion ou Innoval. Les deux groupes coopératifs veulent mettre l’accent sur la sécurité au travail : « En France, l’agriculture reste un secteur à haut risque en matière d’accidents du travail, plus de 60 % des accidents sont dus au contact animal (coups de patte, charge…) », informe un communiqué de presse commun.

D’autant que sur les plans technique et économique, une bonne contention s’avère rentable. Des animaux et un technicien d’insémination sereins sont facteurs d’une meilleure réussite d’insémination. « Plus cinq points de fécondité, estime Sébastien André, coordinateur santé sécurité pour la coopérative Innoval et référent risque animal. Un animal bien contentionné sera moins stressé, plus détendu pendant l’acte. Ce sera plus facile de déposer la semence. L’endroit où l’inséminateur dépose la semence fait la taille d’une pièce de deux euros. S’il va trop loin, il risque de blesser la vache et le sang est spermicide. »

Innoval et Gènes diffusion vantent aussi une augmentation de la performance économique : « une bonne contention et la présence attentive de l’éleveur lors de l’insémination, quand c’est nécessaire, garantissent le succès de l’opération. À l’échelle d’un troupeau de taille moyenne (84 VL et 28 génisses), c’est 2 500 euros(1) gagnés par an ! »

Astuce

En stabulation, la contention commence par sortir du troupeau l’animal à prendre en charge, sans l’isoler visuellement de ses congénères pour lui éviter une situation de stress. Il faut éviter d’attacher une vache la tête face au mur. Inverser l’attache lui permettra de voir ses congénères.

Adapter la contention à la taille de l’élevage

« En 2019-2020, il y a eu quatre gros accidents de travail liés à des charges animales. Nous avons été mis en demeure par l’inspection du travail de prendre des mesures de prévention », contextualise Sébastien André. S’ensuit alors un grand plan sécurité pour : définir les conditions d’interventions pour les actes d’insémination et de constat de gestation ; communiquer, prévenir l’éleveur par SMS du passage de l’inséminateur ; mettre en place des relais sécurité. Dont Élodie Callarec fait partie : « nous sommes là pour effectuer des audits de contention dans les élevages. Nous réalisons le diagnostic et fournissons un plan détaillé de préconisations adaptées à l’exploitation ».

 

 
Bovins lait / salariés / sécurité / la cage de contention avec porte automatique permet d'éviter les coups et de simplifier le travail de contention
« En France, l’agriculture reste un secteur à haut risque en matière d’accidents du travail, plus de 60 % des accidents sont dus au contact animal (coups de patte, charge…) », informent les deux coopératives. © Réussir

Les audits sont réalisés à la demande de l’exploitant, à la suite d’un accident ou souvent lorsque des travaux d’aménagement de bâtiments sont en réflexion. L’audit est gratuit, Innoval apporte une aide de 250 euros à la suite d’une mise en place de contention. « Les montants d’investissement varient de 300 à 2 500 euros selon les installations, cela va de la barre anti-recul pour compléter une installation jusqu’au couloir de contention. » Les recommandations changent aussi en fonction de la taille de l’élevage : « pour 50 vaches, une barrière d’insémination et un box suffisent. Pour 100 ou 120 vaches, nous recommandons plusieurs box, des stalles collectives ou un couloir de contention », poursuit Sébastien André.

« De plus en plus de charges animales »

Souvent, l’inséminateur passe dans la ferme sans que l’éleveur soit forcément présent. « Pour un troupeau de 200 vaches, le technicien inséminateur vient quasiment tous les jours », illustre Sébastien André. Il effectue alors les gestes seuls. Avec la robotisation, le manque de main-d’œuvre et l’agrandissement des troupeaux, les techniciens d’insémination constatent de plus en plus de charges animales. « Les animaux sont moins manipulés en robot qu’en salle de traite. Leur instinct grégaire reprend le dessus : quand nous entrons dans la stabulation, sans l’éleveur, les vaches défendent leur territoire et certaines cherchent à charger. En présence de l’éleveur, les animaux sont plus calmes », décrit Élodie Callarec. « En 2023, nous avons été confrontés à 40 charges ayant occasionné des accidents du travail. Il y a dix ans, nous y étions moins confrontés. C’est notre cheval de bataille », complète Sébastien André.

(1) Avec un IVV moyen à 417 jours et une moyenne d’étable à 8 200 kg. Estimation du gain à partir du coût moyen de 1 jour d’IVV supplémentaire (2,70 € dans la configuration de l’élevage type) et du coût d’élevage des génisses (coût journalier + frais repro). La baisse du taux de réforme permet de réduire le coût de renouvellement (0,60 €/1 000 l par point de taux réforme en moins)

« Les cornadis ne suffisent pas car ils ne protègent pas des coups de pattes, l’inséminateur n’est pas toujours à la bonne hauteur et les quais sont glissants et accidentogènes. » Sébastien André, Innoval

Le monde agricole est particulièrement concerné par les accidents du travail

Avec 110 décès par an, presque un tous les trois jours, le secteur agricole se montre très exposé au risque d’accident. En 2021, on totalisait 47 000 accidents, dont 42,3 % dans le secteur culture-élevage et 25,7 % pour les travaux agricoles. Parmi les victimes, 91 % sont des hommes ; âgés de 50 à 59 ans pour 39 % d’entre eux.

Source : ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Legentil, éleveur normand et co-président de l’AOP FMB Grand Ouest et Normandie</em>
« J’ai deux acheteurs, Lactalis et Savencia, deux tanks mais seul le camion Eurial me collecte dans le Calvados »

Bloqué dans son développement par un contrat avec Lactalis pénalisant tout dépassement, Nicolas Legentil, éleveur laitier dans…

<em class="placeholder">Bertrand et Hervé Lecaplain,entourés de Romain Gaslard et Benjamin Gramont : « Nous avons voulu que la transmission se fasse dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien ...</em>
« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de…

<em class="placeholder">Alice Nothhelfer, vétérinaire consultante</em>
Abreuvement : « Le manque d’eau freine la production dans neuf élevages sur dix »
L’incidence d’un apport d’eau insuffisant sur les performances et la santé des vaches reste souvent peu palpable en élevage.…
<em class="placeholder">Jean Mollon, éleveur, et Anthony Plantard, salarié </em>
Attractivité : quand les laiteries aident les éleveurs à partir en vacances

Les laiteries basques Etxaldia et Onetik ont constitué des groupements d’employeurs et aident financièrement une soixantaine…

<em class="placeholder">salle de traite</em>
Temps de travail : des semaines de 50 heures pour les élevages laitiers en moyenne en Bretagne

Dans une étude sur le temps de travail, des systèmes laitiers conventionnels et biologiques bretons ont été analysés sous l’…

<em class="placeholder">éleveurs laitiers dans une stabulation </em>
« La création d’un GFA a permis de limiter le coût de l’installation d’un hors-cadre familial »

Le Gaec de Taute dans la Manche s’est fait accompagner en termes financier et juridique pour transmettre l'exploitation et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière