Climat, assurance, installation, chasse : ce qu’il fallait retenir des vœux de la FNSEA
Retour sur quelques messages diffusés par Christiane Lambert, présidente de la FNSEA jusqu’en mars prochain, à l’occasion de ses vœux à la presse.
Retour sur quelques messages diffusés par Christiane Lambert, présidente de la FNSEA jusqu’en mars prochain, à l’occasion de ses vœux à la presse.
« L’année 2023 s’annonce bien remplie ». Ainsi Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a débuté ses vœux à la presse le 11 janvier. Au programme : la loi d’orientation agricole, la réforme des retraites, la mise en œuvre de la réforme de la gestion des risques, les prix de l’énergie ou encore la suite des loi Egalim 1 et 2.
L'agriculture a réussi à écrire un récit positif
Malgré une activité également dense en 2022, perturbée par la guerre en Ukraine et ses conséquences ainsi que de nombreux évènements climatiques extrêmes, « l’agriculture a réussi à écrire un récit positif », s’est félicité la présidente du syndicat majoritaire agricole et « l’agriculture est remontée en haut de la pile chez les décideurs politiques au niveau de Paris et de Bruxelles ».
Pour autant les défis restent grands : « on doit créer les conditions du développement de la double souveraineté, énergétique et alimentaire », a-t-elle poursuivi. Et de détailler ensuite les grands dossiers qu’elle aura à traiter d’ici mars puis auxquels sera confronté son successeur, Christiane Lambert ayant annoncé qu’elle ne briguerait pas de troisième mandat.
Petit tour de pistes des phrases marquantes.
Climat : appel à souscrire au système assurantiel
A propos du changement climatique qui touche de plein fouet les agriculteurs : « il n’y a plus du tout de climatosceptiques en agriculture », a déclaré Christiane Lambert, soulignant les adaptations réalisées par ces derniers.
« Les cultures d’hiver ont progressé de 6% »
Un exemple : « les cultures d’hiver ont progressé de 6% cette année : les agriculteurs veulent moins prendre de risques avec les cultures de printemps », avance la présidente de la FNSEA.
Les inquiétudes restent grandes quant au changement climatique, en particulier les conséquences de l’hiver doux. « On souhaite que le repos végétatif puisse se faire sinon on va à la catastrophe en février prochain », a ajouté Jérôme Despey, viticulteur et secrétaire général de la FNSEA. Et d’enchainer en appelant les agriculteurs à souscrire massivement au nouveau système assurantiel qui se met en place « pour mieux se protéger face aux aléas » : « aujourd’hui on est à 30% d’assurés, l’objectif est de 60% en 2030 », a-t-il rappelé.
[#VŒUX ] « Le gel de printemps, la grêle de juin, la sécheresse historique de cet été, la grippe aviaire ns obligent à opter pr #prévention et #innovation. L’assurance récolte doit permettre de sécuriser les moyens de production. «#agriculteurs faites le choix de l’assurance ! » pic.twitter.com/OUoayFiX8e
— La FNSEA (@FNSEA) January 11, 2023
Installation : la FNSEA se dit ouverte à tous les profils
Alors pour s’ouvre la concertation autour de la future loi d’orientation agricole promise par Emmanuel Macron et pilotée par Marc Fesneau et qui va orienter « l’avenir de l’agriculture pour les 10-20 prochaines années », Christiane Lambert a annoncé que la FNSEA planchait sur un rapport d’orientation en vue de son congrès du 28 mars prochain provisoirement intitulé « entreprendre en agriculture : notre projet, notre futur ».
« Il y a des places à prendre en agriculture. On voit de plus de plus d’ingénieurs agronomes s’installer ou de titulaires de BTS agricoles. Deux de mes trois enfants s’intéressent à l’agriculture », a-t-elle commenté. Pour autant de nombreux freins existent et de citer : le foncier, le financement, le portage provisoire mais aussi le poids de l’astreinte dans certains secteurs, comme l’élevage. Des sujets qui seront repris dans le rapport d’orientation. Dans ce rapport, la FNSEA prône l’ouverture à tous les profils dès lors qu’ils ont des projets économiques.
« Il va falloir construire différemment les exploitations agricoles »
« Il va falloir construire différemment les exploitations agricoles. Le facteur travail, astreinte, nous différencie d’autres secteurs d’activité, il faudra moins critiquer la concentration des exploitations qui peut permettre une meilleure organisation du travail. Le métier d’éleveur ne peut pas être un métier de sacerdoce », avance Christiane Lambert. « Il faut pouvoir faire davantage appel au salariat, avec des gens formés et capables de remplacer à 100% les agriculteurs », a-t-elle poursuivi. Avant de lâcher à l’adresse des néoruraux : « tout le monde veut du saucisson de proximité mais personne de veut la porcherie de proximité ».
Chasse : la FNSEA appelle à une baisse des dégâts de gibier de 30%
Sur le thème de la ruralité, alors que le gouvernement vient de présenter son plan chasse, la présidente de la FNSEA a évoqué un rendez-vous le 31 janvier prochain avec des représentants des chasseurs pour aborder la question épineuse des dégâts de gibier. Une réunion en vue de la signature d’un protocole d’accord. « Nous devons faire baisser les dégâts de gibier de 30% en cinq ans », a déclaré Christiane Lambert, lors de ses vœux à la presse.
Selon nos confrères d’Agrafil, agriculteurs et chasseurs discuteraient également avec l’Etat d’une enveloppe financière pour accompagner ces efforts de régulation. Agrafil rappelle qu’Emmanuel Macron a promis à la fédération nationale des chasseurs (FNC) dans le cadre du Plan de résilience de compenser la hausse de la facture des dégâts de gibier durant les trois prochaines années.