Produits phytosanitaires
[Analyse] La hausse de la vente de pesticides en agriculture vue par les médias
Suivant les sources et les médias qui traitent le sujet, les chiffres de l’utilisation de produits phytosanitaires en France varient. Une chose est sûre : une hausse a été enregistrée entre 2017 et 2018, alors que le gouvernement veut diminuer par deux 2 l’utilisation de ces pesticides en agriculture d’ici 2025.
Suivant les sources et les médias qui traitent le sujet, les chiffres de l’utilisation de produits phytosanitaires en France varient. Une chose est sûre : une hausse a été enregistrée entre 2017 et 2018, alors que le gouvernement veut diminuer par deux 2 l’utilisation de ces pesticides en agriculture d’ici 2025.
+ 23 %, selon le gouvernement, + 8 %, selon l’UIPP, l’Union des industries de la protection des plantes ? Selon les sources, les chiffres de vente de pesticides en France en 2018 sont différents, observe le journal économique Les Echos qui parle de « grande cacophonie ». La différence entre ces données viendrait des bases de calcul. A l’UIPP, ce sont les ventes des entreprises adhérentes qui sont comptabilisées, ce qui représente 96 % du marché. Les modes de calcul du ministère de l’Agriculture ne sont pas identiques. Dans une vidéo postée sur Tweeter, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, affirme que si l’indicateur pris en compte est le nombre de doses utilisées (NODU), les chiffres sont effectivement à la hausse. « Chaque fois qu’on supprime des produits efficients pour les remplacer par des produits moins efficients, le nombre de doses nécessaires augmente », explique-t-elle.
Dans l’Opinion, Emmanuelle Ducros donne pour sa part le chiffre de + 21 % et reprend l’argumentaire développé par Christiane Lambert. En prenant pour exemple le glyphosate. Son interdiction « se traduira probablement par une hausse des volumes », estime-elle, car « les produits de substitution sont moins efficaces ».
Le chiffre de + 21 % est aussi celui repris par L’Express. Le chiffre a été communiqué lors du Comité d’orientation stratégique et de suivi (COS) du plan national de réduction des produits phytopharmaceutiques, Ecophyto, le 7 janvier, précise la revue.
Quelles que soient les données retenues, les différents protagonistes constatent une hausse de la consommation en 2018 et s’accordent sur une des raisons qui y a contribué : l’anticipation des achats par les agriculteurs par rapport aux taxes. Et en particulier la hausse de la redevance pour pollution diffuse, taxe entrée en vigueur le 1er janvier 2019.
Les plans Ecophyto ont beau se succéder, « la politique menée depuis 10 ans ne produit pas les résultats attendus », reconnaît Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire.
Après le plan Ecophyto I lancé en 2008 et Ecophyto II initié en 2015en avril 2019, le gouvernement a « tenté pour la troisième fois de réduire l’utilisation des produits phytopharmaceutiques en zones agricoles et non agricoles en lançant un plan Ecophyto II + », précise L’Express.
Le plan de réduction des produits phytosanitaires se poursuit. Mais « il faudra avancer plus vite encore sur la recherche, il faudra aller plus vite encore sur le biocontrôle, » a affirmé Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, lors de la réunion interministérielle du 7 janvier. La vidéo est en ligne sur le site alim'agri.
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