Le conflit Ukraine-Russie limite les disponibilités de matières premières
[Graphique] Aliment porc : jusqu’à quand la hausse des coûts ?
Entre hausse du prix du pétrole, raffermissement du dollars et crise politique entre l'Ukraine et la Russie, les prix des matières premières entrant dans l'alimentation pour porc devraient rester à des niveaux élevés.
Entre hausse du prix du pétrole, raffermissement du dollars et crise politique entre l'Ukraine et la Russie, les prix des matières premières entrant dans l'alimentation pour porc devraient rester à des niveaux élevés.
La barre des 300 euros/tonnes a été atteint en décembre pour l’aliment ifip pour porc à l’engrais qui a frôlé les records de la crise de 2012-2013. « La forte volatilité et l’incertitude sur les marchés des matières premières restent de mise. Entre hausse du prix du pétrole, raffermissement du dollar et guerre entre la Russie et l'Ukraine, les prix sont sous tension », analyse Mathilde Le Boulch, ingénieure d’étude à l’institut du porc, l’Ifip.
Côte céréales, c’est surtout la crise géopolitique entre la Russie et l’Ukraine qui inquiète actuellement les marchés. Une guerre entre les deux pays pourrait déstabiliser le marché mondial des céréales car la Russie demeure le premier exportateur de blé dans le monde et le premier fournisseur européen de gaz naturel.
Pour le maïs les yeux sont rivés vers l’Amérique latine, où les cultures souffrent de déficit hydrique. L’USDA a revu à la baisse son estimation de production mondiale de maïs en 2022. Le maïs est aussi influencé par les tensions géopolitiques car l'Ukraine est un grand exportateur de maïs. Les opérateurs craignent des retards de livraisons. Le cours du maïs devrait aussi être soutenu par ceux de l'éthanol et des biocarburants alors que des sanctions occidentales risquent de s'abattre sur les exportations russes de pétrole et de gaz naturel.
En soja, la production brésilienne subit également les effets de la sècheresse. L’offre devrait se réduire en 2022, alors que la demande reste soutenue notamment de la part de la Chine. Le prix du tourteau de soja destiné à l’alimentation animale s’affichait à 484 euros/ tonne en janvier sur le marché français, en hausse de 11 % par rapport au mois dernier. Les autres tourteaux comme le colza et le tournesol ont aussi suivi une dynamique haussière soutenue par une forte demande.
Malgré quelques alertes météo, les prix devraient rompre avec la tendance haussière pour se stabiliser dans les prochains mois sur des niveaux qui resteront hauts. A plus long terme, les prochaines récoltes de 2022 et la situation macroéconomique internationale vont influencer le niveau de prix des matières premières, entrant dans l’alimentation animale.