Visite d'élevage : la démarche Fin Gras du Mézenc : «une action collective exemplaire»
Le 27 mai, les Préfets de Haute-Loire et de la région Auvergne se sont rendus à Araules, sur une exploitation qui élève des animaux Fin Gras du Mézenc. échanges.
Mercredi 27 mai, le Préfet de la région Auvergne, Michel Fuzeau, se trouvait en Haute-Loire ; au cours de cette journée, il a notamment rendu visite à une exploitation agricole installée sur la commune d'Araules. Située sur le territoire de la zone d'appellation AOP Fin Gras du Mézenc (28 communes), l'EARL du Meygal dirigée par Bernard Barriol, produit des animaux Fin Gras du Mézenc depuis 6 ans. Une occasion pour les Préfets Denis Labbé (Préfet de Haute-Loire) et Michel Fuzeau, accompagnés de responsables de la DDT et de la sous-préfète d'Yssingeaux, de faire plus ample connaissance avec cette production de qualité.
Un peu d'histoire...
Avec l'aide des responsables de l'association Fin Gras du Mézenc, Bernard Bonnefoy et Etienne Exbrayat et l'animateur Yannick Pochelon, la profession agricole est revenue aux origines de la démarche : «Dans les années 1990, les membres de l'association "Les Amis du Mézenc" se sont dits qu'il fallait faire quelque chose pour le secteur du Mézenc. Ils ont alors pensé à travailler sur un produit agricole (la viande du Mézenc) qui pourrait devenir un produit de qualité. Avec cette idée en tête, ils ont contacté les élus réunis au sein de l'association Mézenc-Gerbier qui se sont à leur tour investis dans le projet avant que les agriculteurs du secteur prennent le relais en créant l'association Fin Gras du Mézenc».
Toutefois, le Fin Gras du Mézenc n'a pas été créé de toute pièce dans les années 1990. «La viande du Mézenc était déjà réputée depuis bien longtemps dans le secteur, comme l'attestent des écrits des 15e et 17e siècles. Et à l'époque, c'était déjà un engraissement
au foin» a expliqué Etienne Exbrayat.
La démarche Fin Gras du Mézenc a donc permis de relancer cette tradition d'élevage qui était sur le point de disparaître. L'association Fin Gras du Mézenc a travaillé sur le volet qualité en déposant une demande officielle d'AOC auprès de l'INAO en 1997. 10 ans après, le travail conduit a payé avec l'obtention du label officiel et de l'AOP par la suite.
Les deux Préfets se sont souciés du dynamisme de la filière. Or, les chiffres parlent d'eux mêmes : «Ce sont environ 800 animaux Fin Gras du Mézenc qui ont été commercialisés sur la saison 2015 et de nouvelles générations d'éleveurs intègrent régulièrement notre démarche» a indiqué Bernard Bonnefoy. Ce dernier a pris soin d'expliquer tout ce qui distingue la viande Fin Gras du Mézenc aux hauts responsables de l'état : son alimentation à base de foin (contenant de la cistre) distribué manuellement, son caractère saisonnier, les races bovines employées...
Très attentif et soucieux de la déprise agricole qui affecte certains secteurs montagneux de notre région, Michel Fuzeau a interrogé la profession sur le rôle de l'appellation dans la sécurisation de l'élevage. «Au delà de la valeur ajoutée économique, la démarche a apporté une valeur ajoutée sociale entre éleveurs (jeunes et anciens)» a indiqué le président de l'association Fin Gras.
Diversifier et faire de la valeur ajoutée
Le Préfet de Région a qualifié la démarche Fin Gras du Mézenc «d'action collective tout à fait exemplaire».
«Si on veut pérenniser l'agriculture de montagne, il faut diversifier les productions et sortir de la monoculture du broutard. Il faut aussi progresser en valeur ajoutée et s'inspirer d'expériences qui ont bien fonctionné comme le Fin Gras du Mézenc» a-t-il ajouté.
Les producteurs de Fin Gras du Mézenc ont profité de la présence de Michel Fuzeau pour lui signaler un manquement de la nouvelle PAC, avec la nouvelle prime vache allaitante, à l'égard de leur démarche. «La PAC est un compromis et sa logique est celle de la compensation de handicap» a répondu le Préfet.
Après cette immersion au coeur de notre élevage de montagne, Michel Fuzeau a rejoint l'est du département pour visiter deux usines dans le domaine de la plasturgie.
Véronique Gruber