Conserver la diversité génétique, le défi de la Ferrandaise
Menacée d’extinction dans les années 1980, la Ferrandaise connaît aujourd’hui un renouveau avec une progression encourageante des effectifs. Malgré tout, la vigilance reste de mise et l'enjeu est de préserver la diversité génétique de cette race emblématique du Puy-de-Dôme.
Menacée d’extinction dans les années 1980, la Ferrandaise connaît aujourd’hui un renouveau avec une progression encourageante des effectifs. Malgré tout, la vigilance reste de mise et l'enjeu est de préserver la diversité génétique de cette race emblématique du Puy-de-Dôme.

Originaire de la chaîne des Puys, la Ferrandaise est une race bovine à faible effectif qui a longtemps été menacée de disparition. Autrefois utilisée comme vache de trait, elle a vu ses effectifs chuter brutalement au cours du XXe siècle, victime de la modernisation agricole. Dans les années 1980, la race frôle l'extinction et ne compte plus que 150 vaches. Depuis, des éleveurs passionnés se sont mobilisés pour sa relance et l'association de sauvegarde de la race bovine ferrandaise a été créée. Aujourd'hui, la Ferrrandaise affiche une bien meilleure santé. Selon le dernier inventaire réalisé fin 2024, 4 000 vaches ont été répertoriées dont près de 3 000 âgées de plus de deux ans et étant en capacité de reproduction. Ces animaux sont répartis entre 680 éleveurs à travers toute la France mais principalement dans le Puy-de-Dôme et le Cantal.
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La Ferrandaise construit son avenir
L'association La Ferrandaise joue un rôle clé dans ce renouveau. En agissant à plusieurs niveaux, elle œuvre pour préserver et promouvoir la race. Son action est large et elle mène à la fois un travail de conservation génétique, de communication et de valorisation des produits issus de la race. Une marque a d'ailleurs été déposée et des actions ont été menées dans les cantines de Clermont-Ferrand afin de promouvoir la qualité des produits Ferrandais.
Si son président Alain Guéringer se réjouit de la bonne dynamique que traverse la race, il reste prudent quant à la fragilité de cet équilibre. Selon lui :
« La race est toujours dans une phase de sauvegarde et de nombreux défis restent à relever comme l'âge vieillissant des éleveurs de ferrandaises ».
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En ce sens, le rôle de l'association est aussi celui de transmettre la passion aux jeunes générations et d'encourager de nouvelles installations. La gestion des reproducteurs est un autre pilier de la préservation de la race. Plus de trente taureaux sont disponibles en insémination artificielle avec l'objectif d'un renouvellement régulier. Le répertoire des reproducteurs vise à éviter la surreprésentation de certains individus et avoir une meilleure connaissance des taureaux et de leur diversité afin de servir à la sauvegarde de la race. Alain Guéringer insiste
« Vouloir promouvoir certains taureaux plus que d'autres, pourrait être au détriment de la race. Il est important d'ouvrir la diversité génétique de la race et ne pas la refermer ».
L'objectif est en effet de préserver la richesse génétique afin de réduire les risques de consanguinité au sein de cette race à faible effectif.