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Lettre ouverte de Christine Valentin

La Canourgue, le dimanche 9 mars 2025.

Mesdames, Messieurs,
Dans un contexte inédit, c’est avec beaucoup de gravité que je tiens aujourd’hui à m’exprimer et à renouveler avec force mon engagement, à vos côtés, au service de l’agriculture lozérienne.
Aussi, je m’adresse à vous tous, électrices et électeurs inscrits sur les listes électorales de la Chambre d’agriculture de la Lozère.

Christine Valentin, présidente de la chambre d'agriculture
Christine Valentin, présidente de la chambre d'agriculture
© Marion Ghibaudo

Comme vous le savez, le monde agricole a été appelé aux urnes en ce mois de janvier 2025 pour élire les représentants qui siègent à la Chambre d’agriculture désormais pour les six prochaines années.
Chacun a pu voter ou ne pas voter, en son âme et conscience. Le dépouillement s’est déroulé le 6 février et les résultats ont été proclamés par M. le Préfet de Lozère. Le vote concernant les cinq collèges a permis de désigner 33 élus. Enfin, le Centre régional de la propriété forestière a nommé le 34e et dernier représentant.
Puis, le 20 février dernier, en présence notamment de Mme la Secrétaire générale de Préfecture représentant M. le Préfet, la Chambre d’agriculture de la Lozère a tenu sa session pour l’élection de la présidence et l’installation du bureau. Les votes se sont déroulés à bulletins secrets. Puis des délibérations permettant la gestion courante de la Chambre ont été prises, comme à chaque fois que la session a lieu. Au terme de ce processus électoral, j’ai été élue présidente de la Chambre d’agriculture de la Lozère et je remercie vivement celles et ceux qui m’ont apporté leur soutien.
Ce qui me motive à revenir vers vous, c’est que vous avez pu voir des formes d’intimidation s’exprimer, avec une violence sans précédent, contre les élus issus des syndicats FDSEA et JA. Tous les moyens semblent permis : inscriptions sur les routes départementales, déversement de haine sur les réseaux sociaux, communiqués de presse aussi nauséabonds qu’ils manquent de respect pour vous les électeurs, etc. Pourtant, et je l’ai rappelé le 20 février, à l’échelle de notre département, les 2 syndicats FDSEA et JA réunis ont recueilli 1233 voix d’électeurs individuels, la Coordination rurale quant à elle a recueilli 1 122 voix devant la Confédération paysanne et le Modef.
Dans ces conditions, l’élection de la présidence comme celle des membres du bureau est le résultat de l’expression de la démocratie dans le strict respect du Code rural qui fixe les règles électorales pour les Chambres d’agriculture. 
Aussi, oser me dire que je ne suis pas légitime à la présidence de la Chambre d’agriculture de la Lozère vient à expliquer que les voix des anciens exploitants, des propriétaires ou des forestiers compteraient moins que d’autres et en particulier que celles des actifs agricoles. À titre d’exemple, je tiens à rappeler que les propriétaires sont des contribuables majeurs : ils apportent, par la fiscalité sur le foncier non bâti, 20 % des recettes du budget de la Chambre. Vous comprenez que la représentation de chacun des collèges, par leur nombre d’élus à la Chambre d’agriculture, prend ainsi en compte la place que chaque acteur occupe dans le monde agricole.
Par ailleurs, affirmer à des représentants du collège nº5 (des Cuma et des coopératives, du Crédit agricole, de Groupama et de la MSA) qu’ils ne doivent pas participer aux votes ou ne pas s’exprimer, ou pire, qu’ils doivent démissionner, laisse entendre que la démocratie et donc la loi ne trouveraient plus leur place en Lozère, au sein de notre Chambre d’agriculture. Pour ma part, je suis convaincue que les structures qu’ils représentent ont su garder un lien direct et fort avec l’ensemble des électeurs dont les retraités, les salariés… Et permettez-moi de rappeler que les votes pour l’élection de la présidence comme du bureau se déroulent à bulletins secrets ! En conséquence, comme pour toute élection démocratique, dans notre pays, nous pouvons affirmer librement et en conscience que les membres de la Chambre d’agriculture de la Lozère ont tous la même légitimité.
Par ailleurs, je tiens également à vous faire part de mon étonnement pour ne pas dire de ma colère envers ceux qui ne sont là que pour intimider, critiquer, faire pression et surtout, surtout, refusent de s’investir au service de l’agriculture lozérienne et des électeurs du monde agricole.
Alors que d’autres nous reprochent le manque d’ouverture, dès mon élection à la présidence, comme la FDSEA et les JA me l’ont demandé, j’ai proposé à l’ensemble des syndicats représentés dans les différents collèges de venir siéger au bureau. La Confédération paysanne et la CFDT ont accepté. La Coordination rurale a refusé. Ensuite, et malgré ce premier refus, les membres du bureau ont souhaité proposer aux élus de la Coordination rurale d’assumer des missions de représentation dans les instances où la Chambre d’agriculture siège. À cette heure, leur réponse est négative.
Les mêmes nous reprochent le manque de transparence. À ce jour, tous les documents demandés notamment financiers ont été transmis.
Pour revenir aux missions d’une Chambre d’agriculture pour ses ressortissants, j’étais jusque-là très investie au niveau national pour représenter la Lozère.
Cela a permis d’obtenir des avancées significatives sur de nombreux sujets plus spécifiques à la Lozère : valorisation des productions de montagne, mise en avant de l’élevage à l’herbe, reconnaissance européenne du pastoralisme en zones peu productives, défense sans concession des éleveurs face à la prédation, négociation des travaux possibles sur les espaces pastoraux, allègement des contraintes de la Pac sur des zones protégées (prairies sensibles), amélioration des financements européens, nationaux et régionaux pour les modernisations et les investissements des outils de production ou de transformation (à l’appel à projet du plan bâtiment fin 2023, 89 dossiers acceptés sur les 96 déposés représentant plus de 17 % de l’enveloppe financière d’Occitanie), actions en faveur de la politique d’installation en zone de montagne, revalorisation de l’ICHN de cinq millions d’euros par an pour la Lozère…
Toutes ces avancées sont le fruit d’un travail conséquent où il ne faut pas compter ses heures pour aller rencontrer les acteurs clés ou les autorités compétentes, où que ce soit. C’est à ce prix que j’ai obtenu à chaque fois des arbitrages et que j’ai défendu des politiques plus adaptées pour la Lozère. Cet investissement personnel est possible si et seulement si je suis entourée et soutenue, chaque jour, par des vice-présidents et des élus à la Chambre d’agriculture de la Lozère très investis et très présents. Cela a été le cas des mandats précédents et je sais pouvoir compter sur une équipe renouvelée. Leur engagement ne laisse aucune place au hasard.
Force est de constater qu’au terme de cette élection, il manque des représentants dans certains cantons de Lozère et il est de notre devoir d’élus de faire en sorte que tous les territoires soient entendus, écoutés et accompagnés dans leur développement. Désormais, je serai donc encore plus mobilisée en Lozère.
Le bureau de la Chambre d’agriculture a à cœur d’avoir la même considération pour tous les acteurs du monde rural, actifs comme retraités, employeurs comme salariés. Nous représentons tous les métiers de l’agriculture et nous travaillons avec une équipe d’agents investis et engagés.
Je tiens à vous assurer que je vais continuer à accompagner chacun dans ses projets, à répondre aux personnes qui rencontrent une difficulté ou ont une interrogation. Depuis que j’ai accepté des responsabilités agricoles, je l’ai toujours fait.
Parce que vos votes m’ont confirmée dans mes fonctions, je suis déterminée à poursuivre ainsi mon action en tant que présidente de la Chambre d’agriculture de la Lozère.
Bien cordialement,
 

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