Valomac, l’herbe source de valeur‑ajoutée
Animé par le Sidam et piloté par le Cluster Herbe, le projet Valomac a pour ambition de consolider les filières des systèmes herbagers du Massif central par une réelle différenciation des produits agricoles et la construction d’un modèle économique viable et équitable.
Et si le sol sur lequel pâturent veaux, vaches, moutons recelaient de l’or ? Un or vert, cultivé depuis des siècles par des générations successives de paysans, qui s’éveillent dès la fin de l’hiver pour offrir le meilleur de sa flore aux troupeaux engourdis par l’hiver. La carte postale bucolique pourrait faire sourire si elle n’était pas fondamentalement constitutive d’une réalité implacable : Le Massif central est façonné par des prairies. Et qu’on le veuille ou non, le mode d’élevage qui y est pratiqué, ne sera jamais celui de la Bretagne ou celui des feed-lots américains. Faire de l’herbe, cette culture incompressible et fortement constitutive du Massif central, un argument de valorisation des produits issus de l’élevage, c’est l’ambition du projet Valomac, porté par la profession agricole au sein du Sidam (service interdépartemental pour l’animation du Massif central). La démarche en cours de construction s’appuie sur trois piliers : permettre la reconnaissance des qualités et aménités des produits ; garantir la création de valeur ajoutée et sa répartition équitable entre les maillons de la filière ; et assurer un approvisionnement en adéquation avec les attentes du consommateur. L’idée n’est évidemment pas d’aller vers un cahier des charges trop contraignant, mais de tendre plutôt vers la reconnaissance de l’existant. D’ici 2018, un modèle économique complet devrait être mis sur les rails, impliquant une identité forte, un modèle de gestion, une gamme et des caractéristiques produits.
L’Irlande capitalise déjà sur la prairie
Depuis 2012, l’Irlande s’est engouffrée dans la brèche de la valorisation de ses productions herbagères. Avec des sols fertiles produisant de l’herbe verte et luxuriante où le bétail et les troupeaux d’ovins vont paître en liberté jusqu’à 300 jours par an, l’Irlande disposait déjà de bases solides. Le projet Origin Green a ainsi été lancé par l’office de promotion des produits agroalimentaires irlandais. Au cœur d’Origin Green, une charte de développement durable qui se focalise sur trois domaines : l’approvisionnement en matières premières, les procédés de fabrication et la responsabilité sociétale. Le but est de valoriser l’image verte et naturelle de la filière agroalimentaire pour la promouvoir à l’international. L’argument vert pèse en effet de plus en plus y compris sur les exportations. Quand on sait que l’exportation agroalimentaire irlandais pourrait peser 12 milliards d’euros d’ici à 2020, on mesure d’emblée les enjeux. Dans cette perspective, l’adhésion du gouvernement au projet a été immédiate.