Collecte laitière, production bovine, le groupe Altitude veut croire à un rebond
Les filières amont du groupe Altitude ont fait preuve d’une bonne résistance sur l’exercice 2023-2024, malgré FCO et météo. Des signaux encourageants pour asseoir la dynamique du groupe.
Les filières amont du groupe Altitude ont fait preuve d’une bonne résistance sur l’exercice 2023-2024, malgré FCO et météo. Des signaux encourageants pour asseoir la dynamique du groupe.

Certes, la vie d’un groupe coopératif est tout sauf un long fleuve tranquille, secouée par les aléas sanitaires, la météo, comme les marchés internationaux, mais l’exercice 2023-2024 (octobre à septembre) a une nouvelle fois montré l’adaptabilité du groupe Altitude, qui affiche un chiffre d’affaires consolidé stable, à près de 300 millions d’euros. Un chiffre dopé notamment par les cours des bovins (et ovins) mais pénalisé par l’activité distribution grand public, qui a connu sa pire année du fait d’une météo exécrable pour les jardiniers amateurs. Parallèlement, il a fallu faire face à une nette inflation des charges (énergie, assurance,...) et à des frais financiers décuplés. Au final, nos résultats sont plutôt équilibrés mais il a fallu aller chercher des marges et de la valeur à l’aval”, relève Stéphane Coyas,
directeur général du groupe en amont de l'assemblée générale.

Décapitalisation bovine : “pas chez nous”
À l’amont, la filière bovine allaitante a bénéficié de la remontada des cours des broutards (42 000 collectés), dont l’offre peine toujours à fournir la demande forte à l’export, tandis que les prix de la viande se sont avérés plus stables, permettant un sursaut bienvenu du revenu des éleveurs. Cette conjoncture n’enlève rien à la volonté du groupe de développer et sécuriser ses filières d’engraissement, notamment du TJB salers en proposant des solutions techniques clé en main : “Ça commence à porter ses fruits”, se réjouit le président Didier Boussaroque, qui voit là une alternative au tout export.
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Autre motif d’espoir : dans un contexte de décapitalisation généralisée et de vagues successives de FCO et MHE, le groupe fait mieux que résister avec une hausse de 1 % de sa collecte de bovins. Une ombre au tableau cependant :
le repli de la consommation et des arbitrages des consommateurs
défavorables aux filières de qualité, notamment à celle du veau sous la mère et au bio.
Du steak haché au piécé
Ce qui valide la stratégie déployée à l’aval par Altitude en ajoutant une
troisième corde à l’arc Covial : après le steak haché, les muscles premium pour la GMS et les boucheries, d’ici quelques semaines, ce sont des viandes piécées qui sortiront de la nouvelle salle de découpe de Covial. Des portions individuelles adaptées à l’essor de la demande croissante des clients aisés des petits supermarchés des grands centres urbains mais aussi de la restauration hors foyer que le groupe souhaite investir, souligne Stéphane Coyas, précisant que la production de TJB correspond bien aux morceaux attendus. Cette nouvelle unité, tout comme les travaux conduits sur le site du Lubersac, doit contribuer à augmenter les volumes de ces deux outils ; une sécurisation de l’approvisionnement devenu un point clé.
Collecte laitière : inversion de la courbe ?
Le groupe Altitude et son président veulent aussi croire à un renversement de tendance dans la production laitière avec de premiers signaux favorables à une reprise de la collecte depuis l’automne dernier. Sachant que cette dernière s’est repliée de 35 % sur les trois exercices précédents pour atteindre 114 millions de litres collectés, quand le prix du lait (payé) s’est tassé de 2 % (sur 2023-2024),
à 456 €/t en lait conventionnel. C’est dans ce contexte encore fragile que l’union de coopératives a souhaité consolider en 2024 son alliance avec le groupe Sodiaal. Objectif : pérenniser l’activité laitière du territoire pour les prochaines décennies en donnant une lisibilité à plus long terme aux producteurs au-delà des seuls deux ans du partenariat précédent.
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La branche porcine a surtout vu une réorganisation et une spécialisation de ses trois sites aval (Aurillac, Cayrols et Ytrac) avec une redéfinition des marques commerciales et le lancement d’un marque premium, le Florus. Avec un savoir-faire et une qualité de produits auréolés de plusieurs médailles au Concours général agricole en 2024 comme cette année d’ailleurs.
Par ailleurs, la baisse du prix des intrants associée à une revalorisation des cours des productions animales a permis de relancer l’activité d’agrodistribution (Centraliment) et de retrouver un certain dynamisme en particulier dans le secteur laitier, avec des marchés très porteurs, notamment celui de la traite robotisée, où s’illustrent des adhérents de la coopérative : sept figurent dans le Top 200 PLM 2024.