Élus et agriculteurs s'opposent à la suppression du Conseil national de la montagne
Lors de l’examen du projet de loi de simplification de la vie économique à l’Assemblée nationale, les députés ont voté un amendement gouvernemental actant la suppression du Conseil national de la montagne.
Lors de l’examen du projet de loi de simplification de la vie économique à l’Assemblée nationale, les députés ont voté un amendement gouvernemental actant la suppression du Conseil national de la montagne.

La décision a été actée, dimanche 24 mars, par l'intermédiaire du projet de loi de simplification de la vie économique, lancé par l'État. Le Conseil national de la montagne (CNM), organisme consultatif va être supprimé. Une décision qui a fait bondir l'association des élus de la montagne (Anem).
« C’est un très mauvais signal envoyé aux plus des sept millions de montagnards et à leurs élus qui payent l’absence de vision et d’engagement politique des gouvernements successifs ».
Mis en place, il y a quarante ans, le Conseil national de la montagne est un lieu de concertation sur les objectifs et actions clés pour le développement et la préservation des territoires de montagne. Présidé par le Premier ministre, il se compose d'un collège d'élus, de représentants des comités de massifs, d'acteurs socio-économiques, d'associations et de gestionnaires de parcs.
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Le Conseil national de la montagne serait supprimé faute de réunion alors qu'il est présidé par le Premier ministre qui avait donc la charge de le convoquer
Pour les acteurs agricoles des Massifs, « la suppression du CNM représenterait un abandon des territoires de montagne, déjà confrontés à des défis majeurs : soutien des activités agricoles et pastorales, maintien de territoires ruraux vivants, préservation des savoir-faire locaux, adaptation au changement climatique… Ces territoires n’ont pas à subir la succession de quatre premiers ministres qui n’ont pas pu réunir cette instance durant leur mandat ».
Avec la dissolution de l'Assemblée nationale prononcée par le président de la République en juin 2024, la dernière réunion programmée par le Conseil national de la montagne avait tout simplement été annulée sans pour autant être reprogrammée
Car c'est bien, l'absence de réunion depuis 2021 que fait valoir le Gouvernement pour justifier sa décision. Ubuesque pour les élus de ces territoires comme pour ses agriculteurs, qui ne décolèrent pas. Le président de l'ANEM et député de Haute-Loire, Jean-Pierre Vigier, « demande le rétablissement immédiat du CNM en séance et sa convocation sans délai car nos territoires méritent d’être entendus et défendus ». L'association estime par ailleurs, que les choses n'ont pas été faites dans le bon sens.
Aucune instance ou élus du Conseil national de la montagne n'a été prévenue de ce changement de cap.
De leurs côtés, les organisations agricoles des massifs appellent « les parlementaires et le gouvernement à revenir sur cette proposition pour réaffirmer leur engagement envers les territoires de montagne, maintenir le Conseil National de la Montagne et le réunir prochainement ».
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