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Optimiser ses surfaces en élevages ovins : exemple dans le Puy-de-Dôme

Sébastien Dugnas s'est installé en 2005 en tant que double actif, avant d'augmenter progressivement ses surfaces et son troupeau ovin pour aujourd'hui conduire seul et à temps complet, une troupe de 500 têtes sur la commune de Brousse. L'estive permet à l’éleveur d'optimiser ses surfaces.

groupe de personne dans une bergerie journée inn'ovin
© Mélodie Comte

C'est à Brousse dans le Puy-de-Dôme qu'a choisi la filière ovine régionale* d'organiser la semaine dernière une journée technique. Sébastien Dugnas a ouvert les portes de son exploitation. L'éleveur conduit seul une troupe de 500 Blanches du Massif Central (BMC) qu'il a constitué progressivement dès son installation. « J'ai débuté sur quelques ha que je tenais de mon grand-père. Petit à petit j'ai acquis des terres pour atteindre 81 ha. »  Aux portes du Livradois-Forez, l'accès aux estives du col du Béal et du Mont du Forez a également participé à l'essor de son élevage.

L'autonomie alimentaire et fourragère réduit les charges

Avec un chargement de 7,5 brebis/ha, l'éleveur doit rivaliser de technicité pour optimiser ses surfaces et sa productivité.

Il consacre ainsi 20 ha de ses surfaces à la production de céréales, intégralement autoconsommées. « Ça me permet de réduire les charges d'alimentation. » Les concentrés achetés représentent seulement 10% des aliments consommés sur l'exploitation ; l'herbe pâturée et récoltée étant majoritaires. Dès son installation 20 ans plus tôt, Sébastien Dugnas a rejoint la CUMA de son secteur équipée d'une ensileuse autochargeuse. Atteindre l'autonomie en fourrage (sec et humide) ainsi qu'en paille est l'objectif annuel de l'éleveur. Il porte une attention particulière à l'ensilage en suivant scrupuleusement les hauteurs d'herbe. 

Je veux récolter à la fois le plus possible mais aussi le meilleur. »

Les agneaux, issus de deux périodes d'agnelages en mars et de septembre à décembre, sont élevés en bergerie. « Leur engraissement est mon plus gros poste de dépenses » révèle Sébastien Dugnas qui explique rechercher des solutions pour optimiser davantage les charges alimentaires sur ce poste. 

À lire aussi : S’assurer de la fertilité des béliers et des brebis

Des agnelles productives dès la première année

Habituellement ses agneaux sont croisés avec du Charmois « pour la facilité de naissance et leur croissance rapide ». L'éleveur a fait le choix de rester en pure en 2024, en prévision de la demande d'animaux d'élevage pour reconstituer les cheptels touchés par la FCO

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Dès leur première année, les agnelles auront deux agnelages. Un rythme soutenu pour ces jeunes animaux d'où l'intérêt pour l'éleveur d'avoir une alimentation de qualité pour subvenir à leurs besoins. Elles sont ainsi élevées jusqu'à quatre mois avant d'être sevrées avec 900 g d'aliment pour agneaux qui sera diminué progressivement jusqu'à 500 g.  Elles gagnent ensuite les verts pâturages aux alentours de mi-avril. Les béliers seront introduits pendant 35 jours. Sébastien Dugnas affiche en moyenne une productivité numérique de 90% sur les agnelles, un taux de 101% de prolificité et une mortalité de 17,9% (à titre comparatif, il est de 8% sur les brebis).

Les chaleurs et les inséminations artificielles sont synchronisées par la pose d'éponges mais uniquement sur les brebis qui mettent bas en octobre et en décembre.

Sébastien Dugnas ne pratique pas la mise bas à l'estive. Les brebis pleines redescendent trois semaines avant les naissances. 

Elles pâturent les regains, plus riches, ce qui prépare la lactation. »

Cette conduite d'élevage permet à l'éleveur d'atteindre une marge brute en 2023 de 73 €/brebis (aide ovine comprise). Les résultats de 2024 seront connus ultérieurement. Sébastien Dugnas n'a pas été touché par la FCO.

*Inn'ovin, Idele, Inosys, chambre d'agriculture AuRA, ROM Sélection, Sicarev Coop, Copagno et APIV

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