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Assemblée générale de la FDSEA
Un plaidoyer sans concession pour l'agriculture française du Sénateur Duplomb

Lors de l'Assemblée générale de la FDSEA, le sénateur Laurent Duplomb a livré une analyse percutante des défis auxquels fait face l'agriculture française, dénonçant les nombreuses entraves qui freinent le secteur.

© UP19

La France est un pays qui entrave, qui empêche, qui interdit. Petit à petit, ces contraintes créent de tels problèmes que les agriculteurs en crèvent », a-t-il lancé devant un auditoire attentif. 

Pour lui, la vocation de l'agriculture française est claire : assurer la souveraineté alimentaire du pays. Or, il rappelle qu'en 2018, la France importait déjà 50 % de ses légumes et 75 % de ses fruits, une tendance qui ne fait que s'accentuer. 

Le sénateur a également pointé les conséquences de la crise du Covid-19 et de la guerre en Ukraine sur l'approvisionnement alimentaire, citant la pénurie de moutarde de Dijon due à la dépendance aux graines ukrainiennes comme un exemple criant de fragilité du modèle actuel. 

Des mesures concrètes pour l'agriculture 

Regrettant une LOA « limitée à des articles qui ne soient pas des irritants », Laurent Duplomb a défendu sa Proposition de Loi sur les Entraves, visant à réduire les freins imposés aux agriculteurs. 

Et d’en citer quelques exemples.  Concernant les produits phytosanitaires, il a obtenu au Sénat la suppression de l'obligation de dissocier conseil et vente, une mesure jugée contre-productive. 

S’agissant des drones agricoles, la loi prévoit de réautoriser leur usage pour les traitements aériens, permettant ainsi de réduire significativement la quantité de produits épandus tout en garantissant une meilleure efficacité. 

Le sénateur a également dénoncé l’interdiction de l’acétamipride en France, alors que ce produit reste autorisé dans d’autres pays européens. « Petit à petit, on crée des impasses agronomiques qui condamnent nos productions », a-t-il averti, citant les cas des cerises (drosophile), des noisettes (punaise diabolique) et des pommes (puceron cendré). 

Il a mis en lumière l'effondrement des exportations françaises de pommes, passées de 700 000 tonnes à moins de 300 000 tonnes en dix ans, au profit de la Pologne, où des produits interdits en France restent autorisés. 

Nos pommes sont déjà deux fois plus chères que celles des Polonais, et demain, nous ne pourrons même plus les produire », a-t-il alerté. 

Il a également fustigé l’Office Français de la Biodiversité (OFB), accusé de multiplier les contrôles et d’adopter une posture répressive. En Haute-Loire, 50 contrôles de l’OFB ont été réalisés en 2024… et 49 dossiers ont été envoyés au pénal. 

Cette machine à cash ne permet pas d’apaiser les tensions. Il faut y mettre un terme ! » 

Enfin, la proposition de loi prévoit également d’aborder le sujet de l’assurance récolte. Le sénateur a dénoncé l’absurdité d’un système où les décisions sont prises sur la base d’images satellites plutôt que sur les réalités du terrain. 

Quand le satellite dit le contraire de ce que l’on vit sur le terrain, il y a un vrai problème », a-t-il martelé. 

Un appel à la mobilisation 

Sous les applaudissements de l’assemblée, Laurent Duplomb a conclu son intervention en appelant les agriculteurs à ne plus subir passivement les décisions technocratiques : 

Il faut que nous ayons tous en tête qu’on ne peut plus continuer de baisser la tête. L’agriculture et les agriculteurs doivent recommuniquer, expliquer ce qu’ils font et ne plus se laisser dicter leur conduite par ceux qui ne connaissent rien au métier. Le modèle français est le plus vertueux du monde, il est temps de redonner la vraie fierté à la population française d’aimer ses paysans ! Alors, à tous ceux qui nous expliquent, qui nous ont expliqué, sous le couvert de l’agroécologie qu’il fallait changer de modèle, dites-leur : oui, vous avez raison, il faut changer de modèle, mais de modèle de pensée ! »

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