“Une prime de 150 euros par veau, ou l’état devra les élever sans nous”
Face à l’effondrement des cours du veau laitier, des éleveurs ont manifesté à la préfecture du Cantal, mardi 23 septembre, à l’appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs.
Les passeports remplis, les factures éditées, et voilà le préfet du Cantal propriétaire d’une petite dizaine de veaux laitiers ! Car au-delà du symbole, Chantal Cor, au nom de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs, a demandé solennellement aux services de l’état d’organiser des ramassages et de s’occuper des veaux naissants, si une prime de 150 euros par tête n’était pas rapidement octroyée aux éleveurs. Cette revendication s’est exprimée cette semaine sous la forme d’une manifestation pour le moins originale. Mardi, une quarantaine d’agriculteurs ont d’abord attendu que s’expriment devant la préfecture les postiers en colère (voir par ailleurs dans cette édition) ; ensuite, ils ont déposé neuf veaux dans un parc improvisé devant le bâtiment préfectoral. Enfin, tous (et non pas une simple délégation) ont été reçus par le Secrétaire général de préfecture, Michel Monneret et par Guillaume Furri, chef du service économie à la DDAF du Cantal.
Le poids des charges
Chantal Cor rappelait en préambule que pour faire du lait... la vache fait d’abord un veau. Si les velles sont le plus souvent gardées pour le renouvellement, il n’en va pas de même pour les veaux mâles. Ils sont vendus pour la viande, mais avant de s’en séparer, ils ont déjà un coût. Au moins celui de l’insémination animale et de l’alimentation. Soit près de 160 euros. Vendus 30 euros au mieux, les syndicats font actuellement les comptes : c’est un manque à gagner de 130 euros par tête. Et ceci dans un contexte très sombre de hausse spectaculaire des charges. “On ne va pas faire longtemps dans le social, à nourrir les petits veaux pour que l’on crève derrière”, lance Nicolas Cussac, responsable du groupe lait des Jeunes agriculteurs. Les représentants de l’état analysent eux d’un point de vue statistique la situation : avec des quotas plus élevés, la production augmente et parallèlement, certains débouchés comme l’Italie ferment leurs frontières.
Comme en 1996
ls soulignent qu’il s’agit bien d’une préoccupation constante et que, à cet égard, le préfet se rend régulièrement au cabinet du ministre Barnier. Conscients des difficultés que traverse le monde de l’élevage, ils précisent que le calendrier des aides a été avancé.
Insuffisant, estiment les manifestants qui se souviennent qu’en 1996, une crise similaire n’avait été réglée qu’après l’intervention des pouvoirs publics, à raison de 800 francs (de l’époque) payés par veau.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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