Une nouvelle structuration à l’échelle Alpes Massif central
Les Criel Auvergne-Limousin-Lozère et Sud-Est viennent de fusionner. L’interprofession laitière régionale va désormais rayonner sur vingt-deux départements et six régions.
Constitués de trois collèges (éleveurs, coopératives et industriels privés), les Criel (Centre régionaux interprofessionnel de l’économie laitière) sont l’émanation de l’interprofession national (Cniel) au niveau local. Historiquement structurés par bassins laitiers, les Criel étaient, jusqu’à présent, organisés en deux entités au niveau de la grande région Massif central Rhône-Alpes. Depuis lundi, le Criel Auvergne-Limousin-Lozère et le Criel Sud-Est ont fusionné pour donner naissance au Criel Alpes-Massif central. Un vaste ensemble qui englobe vingt-deux départements (Allier, Cantal, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Creuse, Corrèze, Lozère, Ain, Rhône, Ardèche, Drôme, Isère, Loire, Saône-et-Loire, Savoie, Haute-Savoie, Vaucluse, Var, Bouches-du-Rhône, Alpes de Haute-Provence, Alpes-Maritimes et Hautes-Alpes) sur trois régions. Dénominateur commun de ce nouveau grand bassin : la montagne, puisque 80 % du lait de montagne est produit sur ce territoire. De quoi, selon Michel Lacoste, président du Criel Auvergne-Limousin-Lozère, « donner des perspectives de valorisation substantielle du lait puisqu’actuellement 2/3 de la production laitière de montagne ne bénéficie pas de démarcation ». Un sentiment partagé par Jean-Claude Rabany, président du Criel Sud-Est : « nous devenons la grande région laitière du Sud de la Loire¹. Nous avons un rôle à jouer et nous sommes attendus sur les sujets tels que la montagne et les appellations. Cela implique un renforcement de notre observation économique et la valorisation des outils mis à disposition par le Cniel ».
Montée en gamme inéluctable
Le nouveau Criel Alpes Massif central entend évidemment travailler en étroite collaboration avec le Cniel notamment sur France Terre de lait, la démarcation qui signera demain l’ensemble du lait de France. « Tous les acteurs de la filière doivent contribuer à réunir les conditions pour inverser une tendance lourde, celle de la parte continuelle de valeur depuis dix ans », résume Caroline Le Poultier, directrice générale du Cniel. Une des ambitions de France Terre de lait est de non seulement recréer de la valeur mais surtout de mieux la répartir, « en créant les conditions de négociations commerciales plus transparentes, plus réactives et plus équitables », insiste Michel Lacoste. « La montée en gamme et la réponse aux attentes sociétales sont aujourd’hui dictées par les marchés, sur le plan national et international », précise Cécile le Doaré, chargée de mission au Cniel. Pour répondre à ces nouvelles aspirations, la filière française « a tout intérêt à mettre en avant ses systèmes d’exploitation basés sur des fermes à taille humaine », explique Yannick Fialip, responsable de la section laitière.
¹ Quatrième région laitière française, première région en nombre et en tonnages d’appellations.