Une association sanitaire régionale pour faciliter surveillance et prophylaxie
Mi-novembre 2020, l’Association Sanitaire Porcine de Nouvelle-Aquitaine (ASPNA) était créée. Son président, Didier Guillaume éleveur porcin en Charente revient sur la genèse et les missions de l’association.
Didier Guillaume, vous êtes le président de l’ASPNA, pouvez-vous nous expliquer ce qui a conduit à sa création ?
Jusqu’à fin 2020, les actions sanitaires concernent la filière porc étaient conduites à l’échelle des anciennes régions par l’AREPSA pour l’ex Aquitaine, l’OS Porc Poitou-Charentes et les sections porcines des GDS du Limousin. Ces structures travaillaient déjà ensemble depuis plusieurs années mais il nous fallait harmoniser notre fonctionnement, c’est ainsi qu’est née l’ASPNA. Celle-ci va progressivement se substituer aux anciennes structures pour toutes les actions qu’elles menaient. Cela démarre dès a présent pour les prophylaxies. En ce qui concerne les indemnisations, la transition va durer plus longtemps car l’ASPNA doit d’abord se constituer des réserves financières ce qui prend du temps puisqu’elles seront alimentées par les cotisations des adhérents (NDLR. Eleveurs de porcs et de sangliers, OP, organismes de races, fabricants d’aliments, …)
Quel sera son rôle ?
L’ASPNA est intégrée à la section porcine de l’OVS de Nouvelle-Aquitaine. Avoir une seule structure va nous permettre de faciliter la surveillance et le suivi de la lutte contre les dangers sanitaires qui est notre mission principale. Ainsi, nous aurons un même protocole en ce qui concerne les prophylaxies. Concrètement, les actions conduites concerneront la prophylaxie du SDRP et de la maladie d’Aujeszky en lien avec les Services de l’État, la biosécurité dans les transports et en élevage avec l’accompagnement des éleveurs, l’information sur les questions sanitaires et la participation au réseau des virus grippaux chez le porc.
Où en est-on avec la peste porcine ?
Un épisode a eu lieu en Belgique près de la frontière française mais il a été maîtrisé. Actuellement, la peste porcine est présente en Allemagne, et depuis plus de 10 ans maintenant, dans les pays de l’Est. Cette épidémie a entraîné la fermeture de nombreux marchés internationaux et la production s’est alors reportée sur le marché européen avec pour conséquence une chute des prix. Les élevages doivent mettre en place des mesures de biosécurité pour se protéger (sas d’entrée, quais d’embarquement, etc.). C’est une obligation légale mais elle se trouve précipitée par la peste porcine. L’ASPNA propose aux éleveurs qui se sont formés, un accompagnement à la mise en place de ces mesures sous la forme d’un audit pour voir ce qui convient et ce sur quoi il faut encore s’améliorer. La biosécurité est tout particulièrement difficile à mettre en œuvre dans les élevages de plein air. Ces mesures doivent aussi s’appliquer dans les transports avec la nécessité d’avoir des aires de lavage pour les véhicules.