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Les éleveurs ovins marocains veulent passer d'un agnelage par an à trois agnelages en deux ans

Le cheptel ovin marocain a reculé de 25 % entre 2016 et 2024. Il y a donc urgence pour l'association nationale des producteurs d'ovins et de caprins (ANOC) d'augmenter la prolificité des troupeaux. Les éleveurs français peuvent les y aider.

Le Maroc a perdu un quart de son troupeau ovin depuis 2019.
© Sophie Chatenet

Le cheptel ovin marocain a reculé de 25% depuis 2016

Un proverbe marocain prétend "qu'un éleveur marocain s'il fait sa comptabilité, il abandonnerait le métier". 

Au-delà de la boutade, révélée par Saïd Chatibi, directeur général de l'ANOC (Association nationale des producteurs ovins et caprins), les éleveurs marocains traversent une passe difficile.

Le Covid, la guerre en Ukraine, et sept années de sécheresses ont laissé sur la route 30 % des éleveurs de petits ruminants (il en reste actuellement 600 000), et fait fondre d'un quart le cheptel. 

Une catastrophe au pays où le mouton est roi. Cette année, sa majesté Mohammed VI en personne a même exigé l'annulation du sacrifice de l'Aïd pour ne pas fragiliser encore un peu plus le cheptel. Pour reprendre du poil de la bête, les marocains peuvent compter sur l'État, avec notamment un programme de soutien pour alléger les charges alimentaires, mais aussi sur la coopération internationale avec l'ami français. Depuis plusieurs années déjà, l'ANOC travaille avec Races ovines des massifs Sélection et la Chambre régionale d'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes. L'an dernier, les intentions de collaboration entre les deux pays se sont matérialisées par un programme en cinq axes qui devrait se concrétiser par la signature d'une convention au prochain Sommet de l'Élevage.

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Muscler les inséminations artificielles en élevage ovin

Adaptation au changement climatique, amélioration génétique, appui formation, échanges croisés… sont au menu, avec un objectif, on ne peut plus concret, résumé par Saïd Chatibi : "Augmenter de 50 % notre prolificité numérique en passant d'un agnelage par an, à trois agnelages en deux ans".

Pour l'atteindre, l'expertise française est éminemment précieuse : "Nous avons besoin des experts français pour améliorer notre gestion de la lutte, nos programmes de sélections. Les semences de races marocaines sont touchées par la consanguinité, c'est pourquoi nous nous intéressons à des races comme la Blanche du Massif central. Nous devons acheter du matériel, investir dans un centre de testage à l'image de celui de Fedatest en France, et pourquoi pas s'équiper d'une unité mobile d'insémination artificielle". Un gros travail est également en cours sur l'alimentation concentrée avec une prospection des fournisseurs français pour importer de la luzerne et du foin déshydraté.

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