Un volume de production de lait conséquent, annoncé pour 2027
Une étude prospective sur l'avenir de la production laitière en Haute-Loire dans 10 ans prévoit la perte de 800 actifs, de 40 millions de litres mais le maintien d'un volume total conséquent. Elle était présenté par Patrice Mounier technicien de Haute-Loire Conseil Élevagelors de la dernière session de la Chambre d'Agriculture.
Le département de la Haute-Loire compte une majorité d'exploitations spécialisées en lait. En 2017, 1 600 producteurs de lait produisent un volume de 417 millions de litres de lait. «Si parmi ces producteurs, certains continuent d'investir dans le lait et développent leur capacité de production, d'autres, suite à la crise de 2016 et à la baisse des prix agricoles, arrêtent leur atelier lait. Dans ce contexte, nous avons décidé de raliser une étude pour estimer le solde entre les arrêts d'ateliers lait et ceux qui seront encore en activité d'ici 10 ans» indique le président de la Chambre d'agriculture, Michel Chouvier.
Réalisée par Patrice Mounier de la Chambre d'agriculture en collaboration avec Haute-Loire Conseil Elevage et XR Repro, cette étude prospective a été présentée le 1er décembre lors de la session Chambre d'agriculture.
Le lait en 2017
L'état des lieux de la production en 2017 révèle quelques spécificités notables : une majorité d'exploitants individuels (54%) dont la moyenne d'âge atteint 52 ans. L'exploitation laitière moyenne (255 000 L, 48 va-ches laitières, 80 ha, 5 300 L/ vache) cache de fortes disparités entre une exploitation individuelle moyenne (150 000 L, 30 VL, 50 ha) et un Gaec moyen (400 000 L, 60 VL, 110 ha).
Le lait se produit sur l'ensemble du département mais certaines zones concentrent davantage d'exploitations, comme c'est le cas de la limite Est de la Haute-Loire, d'une zone autour de St Paulien et du plateau volcanique.
Autres enseignements de l'étude : les Gaec représentent un tiers des livreurs et les deux tiers de la collecte départementale ; 4 grandes entreprises laitières réalisent 95% de la collecte (Sodiaal, Savencia, Copal, Gérentes) ; seules 23% des fermes laitières ont un atelier supplémentaire. L'étude révèle aussi un net développement du lait bio en raison d'une accentuation des conversions depuis 2016.
La partie prospective de l'étude visait à apporter des éclairages précis et chiffrés sur le devenir de la production, dans 10 ans, en 2027. L'enquête réalisée auprès de 1482 exploitations laitières en activité en 2017, permet de prévoir la baisse des effectifs d'actifs, évaluée à «800 actifs en moins». La raison : «Les installations ne comblent pas les départs en retraite et les changements de production impactent les volumes».
Les exploitants individuels seront les plus touchés par cette disparition d'actifs (-41% d'actifs contre -27% pour les Gaec et -23% pour les Earl. Questionnés sur l'avenir de leur exploitation, 69% des individuels déclarent ne pas avoir de repreneurs contre seulement 7% pour les Gaec.
Gaec : pérennité assurée en 2027
«Dans les Gaec, la pérennité des exploitations est globalement assurée» indique le conseiller Chambre.
Mais les diminutions d'actifs vont induire la perte de 474 points de collecte sur l'ensemble du territoire. Sur ces 474 exploitations, 367 se trouvent dans le cas d'une retraite sans succession et 107 entendent s'orienter vers d'autres productions (allaitant et veaux gras pour 74% d'entre elles, ovins et caprins 11%, céréales 6%, porcs 3% et volailles 3%).
L'étude prévoit 35 installations par an en production lait, à 80% dans le cadre familial et autant en Gaec qu'en individuel. À partir de ce postulat, Patrice Mounier a estimé l'évolution de la production de lait. Au gré des retraites sans succession, des changements de production et des départs d'associés, la Haute-Loire devrait perdre 68 millions de litres alors que les gains en production de lait ont été estimés à 27 millions de litres, que ce soit par des installations ou une amélioration des pratiques.
Au bilan, notre département devrait perdre 10% de son volume de production actuel, soit 40 millions de litres. Une perte qui serait essentiellement causée par des individuels sans succession. Concernant la répartition géographique de la production sur le territoire, le lait se maintient sur l'ensemble du territoire et les zones les plus dynamiques le resteront pour la plupart (sauf le plateau volcanique qui devrait subir quelques baisses de volumes). Selon Patrice Mounier en 2027, un volume de lait conséquent sera maintenu avec 368 millions de litres réalisés par 1 126 producteurs.